Le terrain miné de l'affaire BNP : deuxième contribution de l’EGE dans la Revue Conflits

 

Parution du troisième numéro de la Revue Conflits dont l'EGE est partenaire. Christian Harbulot y signe un article intitulé « Le terrain miné de l’affaire BNP ». La Revue Conflits est disponible en kiosque.

 

Beaucoup d'analyses ont été émises sur l'affaire de l'amende infligée par les Etats Unis à la BNP.
L'une des plus pertinentes est celle de Jean-Michel Quatrepoint « Dans la guerre économique qui fait rage, les Américains veulent imposer leur modèle de régulation juridique. Ils le font à travers un chantage simple si vous voulez vendre ou produire aux Etats-Unis, si vous voulez utiliser le dollar, vous obéissez a nos lois. »

II est reproché à la BNP des opérations financières en opposition avec la législation américaine sur les embargos imposés à Cuba et à I’Iran. En voulant faire un exemple par le montant très élevé de la sanction (finalement fixée a 6,5 milliards d’euros), les autorités américaines ne font pas forcement la démonstration du rapport du fort au faible.

Le dollar n'exerce plus une suprématie totale. La position du dollar quasi incontestée depuis un demi-siècle s'est affaiblie à cause de la montée en puissance des économies périphériques, mais aussi sous l’effet des crises internes du monde occidental. L’Iran a été l'un des premiers Etats à défier l'ordre financier américain en créant en 2011 sa bourse de pétrole hors du cadre financier du dollar, notamment dans ses transactions pétrolières avec l'Inde. La crise des subprimes de 2008 a échaudé les banques européennes qui ont été confrontées à la défiance américaine pour trouver des liquidités. La dépréciation du dollar face au yuan et à l'euro mine lentement mais sûrement la légitimité impériale de la monnaie de la superpuissance. En huit ans, le dollar a perdu 21 % de sa valeur par rapport aux monnaies dominantes.

Ce n'est pas sans effet sur le mode de facturation des flux financiers. La part des transactions libellées en dollars dans une partie des pays de la zone euro diminue graduellement. Cette tendance inquiète les Etats Unis qui constatent que leurs moyens de pression s’émoussent au fur et à mesure que progresse la multipolarité dans le jeu des puissances. Contrairement aux apparences, l’affaire de la BNP n'est pas le révélateur de la suprématie américaine, mais plutôt l'expression d'une certaine forme de faiblesse.

En affichant ouvertement une démarche aussi impérialiste, les Etats-Unis ont perdu de la crédibilité par rapport à leur affichage historique initial. Le mythe de la démocratie américaine qui dénonçait les ingérences des empires coloniaux européens dans le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes a vécu.

L'ARTICLE ENTIER DANS LA REVUE CONFLITS

 

 

 

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