Mon collègue est un espion, l’Ecole de Guerre Economique dans GQ Magazine


Et si Fabien, votre nouveau partenaire de golf, était en fait un agent double ravi de vous écouter parler de votre entreprise ? Peut-être est-il sorti diplômé de l’EGE, l’École de guerre économique à Paris, qui forme ses étudiants à l’économie globalisée et l’espionnage industriel. Bienvenue dans une institution qui fabrique les petits soldats de la mondialisation.

Pour s’entraîner à la guerre en plein Paris, c’est aujourd’hui. En ce frais matin d’automne, tous ont répondu à l’appel : Pierre, 23 ans, Kora, 27 ans, Franck, 35 ans… Soixante-douze personnes au total, pressées d’assimiler les techniques de défense et d’attaque. « Quand je parle de cette formation à mes proches, leur première réaction est de trouver ça bizarre », confie Kora. « Moi, je me fais pas mal charrier, sourit Pierre. Ma famille m’appelle “le guerrier”. » Ni uniforme ni treillis mais costumes cravates pour les uns, tailleurs ou robes pour les autres et même stilettos pour certaines. Pourtant, Pierre, Kora et Franck s’apprêtent bien à partir au combat... mais un combat secret, dont les armes sont des ordinateurs et des attachés-cases. Ce lundi-là, ils entrent à l’École de guerre économique (EGE).

Cet étrange établissement a le vent en poupe. En un an, il forme des bac + 3 à l’intelligence économique – l’IE, disent les pros. Il accueille aussi des professionnels en formation continue. En cette rentrée, les effectifs ont carrément doublé. Niché dans le 7e arrondissement, l’EGE se situe pile entre l’École militaire et l’hôtel des Invalides, un quartier truffé de soldats et d’agents. Pour autant, l’école n’enseigne pas l’art de l’espionnage industriel à de petits James Bond. Ici, les élèves apprennent à chercher et à utiliser des informations cruciales pour la compétitivité d’une entreprise, en toute légalité. Ils s’initient aussi à la géopolitique, le tout pour 12 000 euros l’année.

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