Publication de l’étude de l'Ecole de Guerre Economique «Haro sur le diesel»

 

Publication de l'étude EGE "Haro sur le diesel. Stratégies de guerre et contre-guerre informationnelles des Etats-Unis, du Japon et de l’Union européenne." réalisée par Marc Cortial-Lecuyer, Véronique Migot, Stéphane Perrier, Nicolas Sabben et Jacques Trinidad, étudiants de la MSIE24, dans le cadre de leur formation continue « Management Stratégique et Intelligence Economique ».

 

Les normes anti-pollution ne sont pas identiques des deux côtés de l’Atlantique. Aux États-Unis, elles sont fixées au niveau national par l’Agence de protection environnementale, mais chaque État peut adopter une réglementation plus restrictive, à l’instar de ce qu’a fait la Californie. Dans l’Union européenne, les normes Euro imposent des seuils d’émissions de polluants depuis 1993 ; la norme Euro 6 est entrée en vigueur en 2015. Si les normes anti-pollution sont plus sévères aux États-Unis, en revanche, l’Union européenne a élaboré un dispositif beaucoup plus étoffé concernant les émissions de CO2, dans le cadre de sa lutte contre le réchauffement climatique. Les normes de raffinage doivent également être prises en compte pour une appréhension globale des enjeux.

Le débat autour du diesel implique une multitude d’acteurs. Sur l’échiquier économique, on trouve les industriels du raffinage, qui sont soumis à des contraintes très inégales – les Européens cumulant les handicaps –, et les constructeurs et équipementiers automobiles, qui possèdent chacun leur propre savoir- faire en matière de motorisation et se livrent, directement ou via leurs groupements, à d’intenses actions de lobbying. Sur l’échiquier politique, on assiste à une opposition entre le bloc compact des grands États européens, partisans du diesel, et un ensemble disparate composé des États-Unis et de plusieurs petits États européens, tandis que le Japon adopte une position médiane. Sur l’échiquier sociétal, on observe la constitution d’un front hostile au diesel associant les autorités sanitaires et une myriade d’ONG, américaines ou européennes, dont certaines possèdent un réseau mondial.

Afin de promouvoir leurs intérêts économiques, les États-Unis orchestrent une véritable guerre informationnelle en recourant à des modes d’action interventionnistes et expansionnistes. Le Japon a répondu à cette offensive par une démarche spécifique fondée sur l'anticipation et la flexibilité. L’Union européenne, quant à elle, s’est contentée d’une attitude réactive, sans réelle ligne directrice, alors même qu’elle aurait pu – et pourrait encore – mobiliser ses nombreuses armes au service d’une stratégie de puissance.

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