francetv_130610_88e011b88a71ea4ebb6f5d4faeae21d6.jpg

L'EGE interrogée par FranceTV-info sur le problème de la confidentialité sur Internet


Christian Harbulot, directeur de l'Ecole de Guerre Economique, réagit aux révélations sur l'espionnage généralisé du web par les services de renseignements américains après les révélations d’Edward Snowden. Ses propos sont recueillis par Hervé Brusini.

Francetv info : Vous avez été surpris par l’ampleur des révélations qui font à présent scandale ?

Christian Harbulot : Non, car cela fait plusieurs années qu’on a de forts soupçons quant à l’accès à l’information, je dirais privée, par les agences fédérales du renseignement américain. Et cela sur nombre de supports numériques comme Google, Facebook, Skype… Aujourd’hui, après les révélations d’Edward Snowden, on a la confirmation que, grâce au programme Prism, les autorités américaines peuvent lire, écouter, ou suivre n’importe quel internaute aux Etats-Unis comme à l’extérieur de ce territoire. C’est Snowden lui-même qui l’affirme. Lui qui vient de la CIA et d’un sous-traitant de la National security agency (NSA), une institution capable d’intercepter et d’enregistrer les signaux radioélectromagnétiques aux Etats Unis.

N’est-ce pas noircir le tableau ? Le président Barack Obama soutient que tout cela se fait en toute légalité.
Christian Harbulot : Les Américains utilisent systématiquement le risque terroriste depuis le 11 septembre 2001. Par le biais du Patriot act et du Foreign intelligence surveillance act, ils peuvent mener toutes sortes d’investigations. C’est une manière assez habile d’esquiver le problème, de permettre au président de s’abriter derrière une certaine forme de légalité, mais l’intrusion dans la vie des citoyens est bel et bien là. A partir du moment où il y a ces portes dérobées qui permettent l’accès à des quantités énormes d’informations, qu’est-ce qui garantit que les détenteurs de ces infos vont faire un tri scrupuleux entre ce qui est une atteinte à la sécurité nationale et le reste ? Ce reste si précieux, qui peut être d’ordre privé ou économique ?

Que devons-nous redouter, selon vous, à la lumière de cette affaire ?
Christian Harbulot : Cette fuite, qui est d’origine humaine, il faut le souligner, met en avant un point essentiel : il n’y a aujourd’hui aucune garantie de la confidentialité de l’information sur internet. C’est la base même du fonctionnement de la démocratie qui est atteinte. C’est d’autant plus choquant que les Etats-Unis s’affichent comme les garants les plus ardents de cette démocratie. Historiquement, sur ce point, toutes les entorses ont d’ailleurs commencé par des violations au secret de la correspondance.

Lire la suite sur FranceTV



Articles liés