Armentières, Brest, Cannes, Paris, Marseille, Lyon, Versailles, Ajaccio, Bordeaux, Lille… Il ne s'agit malheureusement pas d’une liste des plus belles villes de France, mais de celles où des établissements de santé ont subi une cyberattaque ces dernières années. Le secteur de la santé, essentiel à la stabilité et à la survie de notre Nation, est aujourd'hui confronté à un défi majeur : la résilience numérique.
Être résilient, c'est survivre aux blessures auxquelles d'autres succombent. Malheureusement, le secteur de la santé français en est encore loin, très loin.
Pas par manque de détermination et d'efforts de la part du personnel de santé – équipes cyber et autres – qui, sur le front de la cybersécurité comme sur les autres, se battent seuls contre tous Pas par manque de vigilance et de soutien des autorités compétentes en matière de cybersécurité, à commencer par l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (ANSSI), qui alerte depuis des années sur la gravité de la situation, et dont les équipes se démènent sans relâche. Pas non plus en raison d'un manque de sensibilisation au problème, puisque les histoires de cyberattaques contre les hôpitaux font régulièrement les gros titres. Non, si le secteur de la santé va mal, sur le terrain de la cybersécurité comme sur les autres, c'est car le nerf de la guerre manque cruellement : l’argent.
Cette guerre, le secteur de la santé la subit de plein fouet, lui qui est attaqué par des groupes cybercriminels avides de rançons et des États hostiles qui visent les points névralgiques de notre pays, et dont les intérêts sont étroitement imbriqués.
Pour ce qui est de l'argent, personne ne sera surpris d'apprendre que la santé en manque terriblement – bien qu'il y ait une lueur d'espoir avec le programme CaRE – pour renforcer sa sécurité numérique. Que ce soit pour moderniser ses infrastructures ou recruter des profils cyber qui s'arrachent à prix d'or. Ce rapport se veut être un diagnostic alarmant sur l'état critique de la résilience numérique du secteur de la santé en France et en Europe.
Nous espérons qu'il servira de munitions à ceux qui œuvrent à la défense de notre système de santé dans cette cyberguerre dont il est la victime collatérale, avant que quelqu'un n'ait à en faire l'autopsie.
EGE
Télécharger le PDF :