Hill and Knowlton en appui à la communication du groupe Enron en crise totale

Un article paru le 30 janvier 2002 dans le journal counterpunch nous apprend que Linda Lay, la femme du désormais très célèbre Kenneth Lay (président déchu d'Enron) a été cornaqué par Mme M.A Shute cadre supérieur de Hill & Knowlton.En 1990, Hill & Knowlton manipulait l'opinion public américaine et internationale avec le témoignage poignant, mais absolument faux d'une koweïtienne nommée Nayrah (qui s'avérera plus tard être la fille de l'ambassadeur du Koweït aux Etats-Unis) selon laquelle, les soldats irakiens lors de l'invasion du Koweït avaient jeté les bébés hors de leur couveuse afin de s'emparer de celles-ci.

Non content de ce succès due aux larmes d'une jeune adolescente, Hill & Knowlton, très habile à manipuler l'opinion publique en lui présentant des informations hautement émotives, récidive 10 ans après.

Dans l'affaire du scandale Enron, l'ex patron de la multinationale, Kenneth Lay, refuse de parler en se retranchant derrière un amendement de la constitution américaine. Mais pour tenter de redorer son blason terni par la presse qui emploie à son égard et de manière répété, des termes tels que « arrogant », « avide », l'ex-patron d'Enron a décidé d'envoyer sa famille témoigner en sa faveur en donnant des interviews aux médias.

L'épouse de Ken Lay, la très respectueuse Mme Linda Laya donc ainsi été mise en condition durant une semaine par les experts d' Hill & Knowlton pour préparer une interview avec la journaliste Lisa Meyers de NBC.

Au cours de l'interview, Mme Linda Lay s'est effondré en pleurs et a gémi entre deux sanglots longs : « que son mari était autant victime de la faillite du groupe que le plus humble des salariés, qu'il n'a rien fait de mal, qu'il avait été mal conseillé ».
On atteint les sommets de l'hypocrisie lorsqu'elle déclare : « nous vendons tout ce que nous possédons, nous sommes fauchés … ». Effectivement, une récente estimation des biens immobiliers possédés par les Lay fait états de 12 propriétés évaluée à 10 millions de dollars et d'une propriété de vacances à Aspen évaluée à 14 millions de dollars. Or aucune n'est à vendre pour l'instant …

Cette pitoyable interview indique que le savoir faire d'Hill & Knowlton ne peut pas grand-chose lorsque la vérité travestie est aussi poignante. Une leçon que les clients français d'Hill & Knowlton devraient méditer avec plus d'acuité.

Philippe Esclavier