Greenpeace en posture très minimaliste contre BP

On attendait une mobilisation générale de l’ONG Greenpeace Monde sur la plus grande catastrophe écologique depuis la catastrophe de Tchernobyl de 1986. Or pour l’instant, force est de constater qu’il n’en est rien. Comparée à la campagne que Greenpeace mena en 1995 contre Shell à propos du coulage de la plateforme Brent Spar, la réaction de Greenpeace contre la compagnie pétrolière BP est insignifiante.  A l’époque, les militants de Greenpeace avaient déclenché une riposte virulente contre Shell en Allemagne et au niveau européen. Un boycott de Shell avait été initié par l’ONG. Des stations d’essence avaient même été incendiées par des manifestants. En 2010, Greenpeace a adopté une attitude étonnamment très mesurée à l’égard de BP à propos de la catastrophe pétrolière dans le Golfe du Mexique. Les militants américains de Greenpeace se sont contentés de faire de la figuration et une petite campagne a été initiée sur le thème suivant « Tell Congress: No new drilling Period » (« Demandez au Congrès de prendre un moratoire sur les forages pétroliers »).
Sur le site de Greenpeace, on adopte un style très incantatoire : « Aux États-Unis, les militants de Greenpeace mènent des actions pour réveiller les consciences politiques, industrielles et citoyennes. Des experts, des scientifiques et des militants ont passé des semaines dans les eaux polluées de Louisiane pour recueillir des échantillons, documenter les graves dommages que subi le Golfe du Mexique, une région riche en biodiversité, mais aussi répondre aux nombreuses questions des médias concernant l'ampleur et l'impact de la catastrophe.
Au cours de leurs opérations de sensibilisation, sept militants ont été arrêtés pour violation de propriété, pour avoir inscrit, à l'aide du pétrole issu de la marée noire, le message « Et maintenant l'Arctique? » sur la coque d'un des navires d'exploitation de la compagnie Shell. » mais dans les faits, les personnes que nous avons contacté aux États-Unis et au Canada nous ont précisé que Greenpeace n’a pas déclenché de campagne de protestation d’ampleur internationale digne de la réputation de cette ONG qui se présente habituellement comme le chevalier blanc présent dans tous les combats majeurs qui affectent l’environnement de cette planète. La question est pourquoi ? Baisse de régime, manque d’idées, fatigue des militants ? La vérité est ailleurs mais où. Nous reviendrons bientôt sur les hypothèses possibles..