La publication de l’article de Jean Louis Gergorin, La stratégie furtive de Barack Obama : une novation majeure (Revue Commentaire, n°139, automne 2012) ouvre un débat intéressant sur la manière dont les puissances usent de la manière forte contre leurs ennemis. La combinaison de l’usage croisé de forces spéciales, de drones armés et de cyberattaques est aujourd’hui la réponse stratégique américaine aux échecs dans les interventions militaires irakiennes et afghanes. L’énorme déficit budgétaire engendré par les années d’occupation et d’affrontements sporadiques avec les forces opérant contre les Etats-Unis et leurs alliés abouti à un constat : la guerre classique coûte trop et rapporte peu.
La guerre furtive initiée sous le gouvernement néoconservateur de Georges Bush et validée puis amplifiée par le Président démocrate Barack Obama, prix Nobel de la paix, est une nouvelle dimension de ce qu’il est coutume d’appeler désormais la gestion indirecte des conflits de très faible intensité. L’élimination physique de plusieurs centaines de cadres et de militants actifs d’Al Qaida (une quarantaine de frappe de drones tueurs sous Bush, 265 sous Obama) est la solution la plus efficace qui a été choisie pour lutter à court terme contre les organisations terroristes du type Al Qaida. La dissuasion active contre des risques de conflits majeurs (atteinte au processus iranien de fabrication d’armes nucléaires) constitue pour l’instant le deuxième champ d’application des principes de cette guerre furtive. Le pouvoir exécutif américain a su mettre au point un montage habile pour ne pas s’enliser dans les impasses juridiques des régimes démocratiques. Le débat avorté sur la mort de Ben Laden à la suite de la parution du témoignage d’un ancien Navy Seal qui a participé au commando, souligne les limites de la démocratie impériale. La raison d’Etat contre les ennemis des États-Unis bénéficie d’un préjugé favorable dans l’opinion publique.
Cet exemple de mutation de la guerre est-il reproductible dans le contexte européen et plus particulièrement dans un pays comme la France ? C’est une question qui risque de prendre un peu plus de relief dans les années à venir. Elle ne sera sûrement pas débattue dans le nouveau livre blanc. Mais il est clair qu’elle commence à être étudiée de manière très sérieuse dans les milieux concernés par la problématique.
La guerre furtive initiée sous le gouvernement néoconservateur de Georges Bush et validée puis amplifiée par le Président démocrate Barack Obama, prix Nobel de la paix, est une nouvelle dimension de ce qu’il est coutume d’appeler désormais la gestion indirecte des conflits de très faible intensité. L’élimination physique de plusieurs centaines de cadres et de militants actifs d’Al Qaida (une quarantaine de frappe de drones tueurs sous Bush, 265 sous Obama) est la solution la plus efficace qui a été choisie pour lutter à court terme contre les organisations terroristes du type Al Qaida. La dissuasion active contre des risques de conflits majeurs (atteinte au processus iranien de fabrication d’armes nucléaires) constitue pour l’instant le deuxième champ d’application des principes de cette guerre furtive. Le pouvoir exécutif américain a su mettre au point un montage habile pour ne pas s’enliser dans les impasses juridiques des régimes démocratiques. Le débat avorté sur la mort de Ben Laden à la suite de la parution du témoignage d’un ancien Navy Seal qui a participé au commando, souligne les limites de la démocratie impériale. La raison d’Etat contre les ennemis des États-Unis bénéficie d’un préjugé favorable dans l’opinion publique.
Cet exemple de mutation de la guerre est-il reproductible dans le contexte européen et plus particulièrement dans un pays comme la France ? C’est une question qui risque de prendre un peu plus de relief dans les années à venir. Elle ne sera sûrement pas débattue dans le nouveau livre blanc. Mais il est clair qu’elle commence à être étudiée de manière très sérieuse dans les milieux concernés par la problématique.