Alors que le géant chinois des systèmes informatiques s’apprête à lancer son nouveau Smartphone mobile au nom évocateur, Honor 2, à un prix 40% moins cher que ses concurrents le Samsung Galaxy III et l’Iphone 5, le site de la communauté Androïd francophone (www.android.com, le 24.10.2012) salue l’arrivée de l’appareil et ajoute « tout se jouera dans les prochains mois pour Huawei : réussir à créer un cercle de confiance justifiant la loyauté du client ainsi que cette différentiation qui permettra à Huawei de créer le fameux avantage concurrentiel. C’est tout ce que l’on peut souhaiter à cette marque chinoise. »
Confiance ?
En effet Huawei, qui est passé du rôle d’acteur marginal en 2000 à une entreprise en 2011 deux fois plus grosse qu’Alcatel et Lucent, qui couvre les marchés des télécom, de la station de radio au téléphone mobile et des infrastructures informatiques, co leader mondial sur la 3G et la 4G sur 150 pays et dont les 2/3 des 32,3 milliards de dollars de CA sont faits à l’international, est au cœur d’une polémique autour des failles de sécurité, « gate doors » découvertes dans ses routeurs.
Dans La voix du Nord du 18.02.2012, on peut lire « le géant chinois des télécom Huawei, soupçonné d’être un cheval de Troie pour une guerre cybernétique, proteste de ses meilleures intentions et déplore l’ostracisme américain alors que les européens en mal de croissance le courtisent. »
Mais même devant ce fait avéré de faille, les avis sont partagés au sein de l’Europe. En France, le rapport sur la cyberdéfense du sénateur Bockel remis le 18 juillet 2012 demande le renforcement de la protection des systèmes informatiques des « opérateurs d’importance vitale » et recommande en priorité 5 : d’« interdire sur le marché national et à l’échelle européenne en particulier les routeurs et certains équipements d’origine chinoise. »
L’ambigüité britannique
De l’autre côté de la Manche, au mois de septembre, David Cameron félicite Ren Zhengfei, le fondateur et directeur général de Huawei, ancien ingénieur de l‘armée chinoise, pour l’annonce de nouveaux investissements (2 milliards de dollars) dans sa filiale anglaise.*
Il est vrai que Huawei et la Grande Bretagne ont des relations privilégiées, peut-être parce que le responsable de la sécurité du groupe depuis 2011 n’est autre que John Suffolk, jusqu’alors responsable de la sécurité informatique et numérique au 10 downing Street.*
A quelque jours de là, reçu à Bruxelles par le président du Conseil Européen, Ren Zhengfei, dans une « allusion feutrée aux accusations américaines » salue « une coopération basée sur la confiance mutuelle entre Huawei et l’Europe » où les ventes ont atteint presque 30% de plus que l’année précédente.*
Dans le même temps, une commission parlementaire américaine demande des comptes au Vice Président du groupe qui se défend d’être au service du gouvernement chinois dans l’hypothèse d’une guerre cybernétique contre les occidentaux. Le Chinois reproche à Cisco de faire du lobbying en faisant courir de fausses rumeurs d’espionnage à son endroit pour protéger ses marchés.
Quelles sont donc les intentions du géant chinois aux ambitions mondiales, qui s’est vu récemment interdire les marchés des routeurs américain et autralien pour des raison de sécurité nationale, qui bénéficie d’un pont d’or en Grande Bretagne et pour lequel un sénateur français demande une interdiction européenne ?
Aux dernières nouvelles, l’Europe envisage de lancer une procédure pour concurrence déloyale envers Huawei et Zte dont la croissance aurait été financée par des investissements gouvernementaux.
Le principe de précaution ne serait-il pas, comme le recommande le rapport Bockel page 120, « une coopération industrielle franco allemande ou européenne pour développer des routeurs de cœur de réseau européens et ne plus dépendre uniquement de produits américains ou asiatiques. » ?
*www.lesechos.fr du 28.10.2012
Confiance ?
En effet Huawei, qui est passé du rôle d’acteur marginal en 2000 à une entreprise en 2011 deux fois plus grosse qu’Alcatel et Lucent, qui couvre les marchés des télécom, de la station de radio au téléphone mobile et des infrastructures informatiques, co leader mondial sur la 3G et la 4G sur 150 pays et dont les 2/3 des 32,3 milliards de dollars de CA sont faits à l’international, est au cœur d’une polémique autour des failles de sécurité, « gate doors » découvertes dans ses routeurs.
Dans La voix du Nord du 18.02.2012, on peut lire « le géant chinois des télécom Huawei, soupçonné d’être un cheval de Troie pour une guerre cybernétique, proteste de ses meilleures intentions et déplore l’ostracisme américain alors que les européens en mal de croissance le courtisent. »
Mais même devant ce fait avéré de faille, les avis sont partagés au sein de l’Europe. En France, le rapport sur la cyberdéfense du sénateur Bockel remis le 18 juillet 2012 demande le renforcement de la protection des systèmes informatiques des « opérateurs d’importance vitale » et recommande en priorité 5 : d’« interdire sur le marché national et à l’échelle européenne en particulier les routeurs et certains équipements d’origine chinoise. »
L’ambigüité britannique
De l’autre côté de la Manche, au mois de septembre, David Cameron félicite Ren Zhengfei, le fondateur et directeur général de Huawei, ancien ingénieur de l‘armée chinoise, pour l’annonce de nouveaux investissements (2 milliards de dollars) dans sa filiale anglaise.*
Il est vrai que Huawei et la Grande Bretagne ont des relations privilégiées, peut-être parce que le responsable de la sécurité du groupe depuis 2011 n’est autre que John Suffolk, jusqu’alors responsable de la sécurité informatique et numérique au 10 downing Street.*
A quelque jours de là, reçu à Bruxelles par le président du Conseil Européen, Ren Zhengfei, dans une « allusion feutrée aux accusations américaines » salue « une coopération basée sur la confiance mutuelle entre Huawei et l’Europe » où les ventes ont atteint presque 30% de plus que l’année précédente.*
Dans le même temps, une commission parlementaire américaine demande des comptes au Vice Président du groupe qui se défend d’être au service du gouvernement chinois dans l’hypothèse d’une guerre cybernétique contre les occidentaux. Le Chinois reproche à Cisco de faire du lobbying en faisant courir de fausses rumeurs d’espionnage à son endroit pour protéger ses marchés.
Quelles sont donc les intentions du géant chinois aux ambitions mondiales, qui s’est vu récemment interdire les marchés des routeurs américain et autralien pour des raison de sécurité nationale, qui bénéficie d’un pont d’or en Grande Bretagne et pour lequel un sénateur français demande une interdiction européenne ?
Aux dernières nouvelles, l’Europe envisage de lancer une procédure pour concurrence déloyale envers Huawei et Zte dont la croissance aurait été financée par des investissements gouvernementaux.
Le principe de précaution ne serait-il pas, comme le recommande le rapport Bockel page 120, « une coopération industrielle franco allemande ou européenne pour développer des routeurs de cœur de réseau européens et ne plus dépendre uniquement de produits américains ou asiatiques. » ?
*www.lesechos.fr du 28.10.2012