Une base de connaissances sur la guerre économique

Ecole de Guerre Economique dont David Hornus qui a joué un rôle essentiel puisqu’il a créé le site. Dès sa création, la ligne éditoriale a été centrée sur la question des rapports de force économiques. Ce choix n’est pas anodin. Il part du principe que le monde universitaire n’a pas su ou voulu s’emparer du sujet de la guerre économique, résultat d’un processus à la fois culturel et historique :

 

 

 


  • L’absence de légitimité du principe de la conquête économique dans l’histoire des idées politiques.

  • La dissimulation par les Etats d’une volonté d’accroissement de puissance par l’économie.

  • La rareté des archives et des témoignages.



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Le thème des affrontements économiques a été abordé en France par quelques universitaires qui, à l’image de l’historien Jean Favier dans sa biographie de Louis XI, ont utilisé l’expression « guerre économique » pour expliquer certaines situations conflictuelles sans pour autant rentrer dans une démarche de conceptualisation.
Ce vide conceptuel est aujourd’hui devenu un anachronisme. Contrairement aux attentes des économistes libéraux et d’un certain nombre de politologues occidentaux, les rapports de force économiques n’ont pas été effacés par la mondialisation des échanges. La pression commerciale exercée par les nouveaux entrants sur le marché mondial durcit non seulement le cadre de la compétition, mais se traduit aussi par un jeu inégal entre les pays qui utilisent l’économie pour accroître leur puissance et ceux qui se contentent d’une interprétation des rivalités en termes d’analyse concurrentielle.
Les interlocuteurs étrangers qui suivent le site depuis de nombreuses années nous sollicitent aujourd’hui sur cette question. C’est d’abord le cas du premier groupe d’enseignement supérieur privé japonais (groupe Tzuzuki) avec lequel l’EGE est en train de finaliser une étude sur la Chine qui sera rédigée en anglais et publiée par une maison d’édition japonaise en janvier 2014. L’étude est rédigée par des auteurs de plusieurs nationalités : française, japonaise, brésilienne. Un des objectifs poursuivis est de tenter de mettre en évidence la pertinence des grilles de lecture sur les stratégies d’accroissement de puissance par l’économie.
Nous avons aussi été contactés par la direction de l'Institut Espagnol d'Études Stratégiques (IEEE), du Ministère de la Défense Espagnol qui prépare la sortie d’une publication titrée seguridad económica e un mundo globalizado. Un long article de Christian Harbulot sur une première approche conceptualisée de la guerre économique y figurera en bonne place. Notons aussi qu’un Institut italien, le CESTUDEC, traduit depuis quelque 2012 des articles et des textes émanant de l’Ecole de Guerre Economique mais aussi de Nicolas Moinet, professeur d’université à l’IAE de Poitiers ainsi que d’Eric Dénécé du CF2R qui est avec Didier Lucas, l’un des premiers à avoir tissé des liens avec des interlocuteurs italiens.

 

Depuis plusieurs années, les articles mis en ligne sur INFOGUERRE sont le fruit de travaux d’étudiants effectués dans le cadre de certains enseignements de l’EGE ou d’exercices réalisés par des formations continues. Cet intérêt sur la conceptualisation de la guerre économique nous amène à modifier le positionnement d’INFOGUERRE. Le site va être intégré à celui de l’EGE afin de constituer les prémices d’une base de connaissances sur la guerre économique qui n’existe pas. Il s’agit pour nous d’entamer un travail de recherche original (puisque non traité par l’université) destiné aux étudiants, aux universitaires et aux experts qui s’intéressent aux problématiques de la guerre économique. Notre objectif est de leur donner accès à des pistes de réflexion, à des dossiers thématiques ainsi qu’à des références bibliographiques sur la guerre économique. La transformation d’INFOGUERRE en base de connaissances sur la guerre économique s’appuiera sur une partie du travail pédagogique menée au sein de l’EGE en particulier dans les cours de Christian Harbulot, Nicolas Mazzucchi et Georges-Henri Bricet des Vallons.

 


L’équipe d’INFOGUERRE