Le récent scandale sanitaire fait apparaître à la fois un défaut de communication externe d’un grand groupe pharmaceutique lors du lancement de l’anticoagulant de nouvelle génération (NACO) Pradaxa et la mauvaise gestion de la crise induite.
Les familles de 4 personnes âgées françaises décédées, qui prenaient l'anticoagulant, ont décidé de porter plainte pour homicide involontaire contre le groupe pharmaceutique allemand Boehringer Ingelheim et l’agence française ANSM, qui a « méconnu les principes de précaution et de prévention » selon l’avocat des plaignants, Me Philippe Courtois.
Nous sommes face à un affrontement informationnel impliquant les familles et association de victimes, un groupe industriel, les institutions étatiques, les professionnels de santé/experts et les médias. Or, comment réagit ce grand groupe pharmaceutique face à l’émotion légitime des familles? Par un communiqué de presse destiné aux médias - qui arrive tardivement - et dans une formulation destinée aux seuls experts - sous couvert de l’incontournable Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des Produits de Santé (ANSM), qui ne remet pas en cause la mise sur le marché du Pradaxa et précise qu’elle a régulièrement communiqué sur les risques, et notamment sur une « surveillance renforcée ».
En allant sur les réseaux sociaux, on trouve une page Facebook en anglais, idem pour Twitter, ne donnant aucune information sur le Pradaxa et ne s’adressant en aucune façon à la cible concernée, à savoir le grand public français. On est face à une absence d’information de la part du groupe pharma.
Ces failles informationnelles laissent libre cours à des attaques largement relayées dans les médias. L’absence d’anti dote : on ne peut pas traiter les « urgences hémorragiques. En clair, on ne peut pas endiguer, ce qui a eu pour conséquences les 4 récents décès. C’est par la même l’occasion de ressortir du sensationnel en rappelant que le Pradaxa a déjà été remis en cause en 2011 suite aux 260 hémorragies suspectes en Allemagne entre 2008 et 2011.
Il s’avère en fait que le médicament n’a pas pu empêcher l’AVC, mais en aucun cas n’a provoqué la mort. Le doute et donc la rumeur s’amplifient par la désinformation et le scandale du Médiator réapparaît. En parallèle ressurgit la prescription abusive d’un traitement trop cher : un coût mensuel de75€, contre 12,5€ pour les traitements précédents.
On peut se demander quelles pressions le Comité Economique des Produits de Santé (CEPS) qui fixe le prix des médicaments a subies pour accepter ce prix facial élevé, car si le groupe ne s’exprime pas sur le scandale du Pradaxa, il communique largement sur ses résultats financiers et met en avant le Pradaxa comme l’un de ses moteurs de croissance ayant généré à lui seul une augmentation de CA de 27,9.
Enfin, une conséquence majeure de ces erreurs de communication est que les professionnels de santé s’alarment sur l’amalgame et la remise en cause des médicaments par le grand public, à l’exemple du vaccin antigrippal. On est en droit de se demander si cette affaire ne risque pas d’entraîner un drame sanitaire d’une toute autre ampleur.
Les familles de 4 personnes âgées françaises décédées, qui prenaient l'anticoagulant, ont décidé de porter plainte pour homicide involontaire contre le groupe pharmaceutique allemand Boehringer Ingelheim et l’agence française ANSM, qui a « méconnu les principes de précaution et de prévention » selon l’avocat des plaignants, Me Philippe Courtois.
Nous sommes face à un affrontement informationnel impliquant les familles et association de victimes, un groupe industriel, les institutions étatiques, les professionnels de santé/experts et les médias. Or, comment réagit ce grand groupe pharmaceutique face à l’émotion légitime des familles? Par un communiqué de presse destiné aux médias - qui arrive tardivement - et dans une formulation destinée aux seuls experts - sous couvert de l’incontournable Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des Produits de Santé (ANSM), qui ne remet pas en cause la mise sur le marché du Pradaxa et précise qu’elle a régulièrement communiqué sur les risques, et notamment sur une « surveillance renforcée ».
En allant sur les réseaux sociaux, on trouve une page Facebook en anglais, idem pour Twitter, ne donnant aucune information sur le Pradaxa et ne s’adressant en aucune façon à la cible concernée, à savoir le grand public français. On est face à une absence d’information de la part du groupe pharma.
Ces failles informationnelles laissent libre cours à des attaques largement relayées dans les médias. L’absence d’anti dote : on ne peut pas traiter les « urgences hémorragiques. En clair, on ne peut pas endiguer, ce qui a eu pour conséquences les 4 récents décès. C’est par la même l’occasion de ressortir du sensationnel en rappelant que le Pradaxa a déjà été remis en cause en 2011 suite aux 260 hémorragies suspectes en Allemagne entre 2008 et 2011.
Il s’avère en fait que le médicament n’a pas pu empêcher l’AVC, mais en aucun cas n’a provoqué la mort. Le doute et donc la rumeur s’amplifient par la désinformation et le scandale du Médiator réapparaît. En parallèle ressurgit la prescription abusive d’un traitement trop cher : un coût mensuel de75€, contre 12,5€ pour les traitements précédents.
On peut se demander quelles pressions le Comité Economique des Produits de Santé (CEPS) qui fixe le prix des médicaments a subies pour accepter ce prix facial élevé, car si le groupe ne s’exprime pas sur le scandale du Pradaxa, il communique largement sur ses résultats financiers et met en avant le Pradaxa comme l’un de ses moteurs de croissance ayant généré à lui seul une augmentation de CA de 27,9.
Enfin, une conséquence majeure de ces erreurs de communication est que les professionnels de santé s’alarment sur l’amalgame et la remise en cause des médicaments par le grand public, à l’exemple du vaccin antigrippal. On est en droit de se demander si cette affaire ne risque pas d’entraîner un drame sanitaire d’une toute autre ampleur.