L’ONG Foodwatch aurait-elle des points faibles ?

Foodwatch France créé il y a moins de 2 ans, émanation de Foodwach Allemagne elle-même créée par des cadres de Greenpeace, a lancé ses activités en pratiquant le « named and shame » sur la base de la communication d’entreprise (attaques menées sur la présentation du produit et de possibles contradictions avec l’étiquette ou la déontologie de l’entreprise). Foodwatch mène ses activités par la publication régulière de communiqués de presse et création de pétitions en ligne pour contraindre l’entreprise à changer ses pratiques.
Cette association a acquis ses lettres de noblesse par ses actions contre le yaourt « Vrai » et les filets de dinde Tradilège (2 cas sur une dizaine menés). Sa tactique repose sur l’isolation d’un acteur d’un secteur spécifique (cas de « Triballat Noyal » pour l’alimentation biologique) potentiellement complété d’une attaque nominative de son représentant (cas de Michel Edouard Leclerc quitte à détourner ses propos pour le mettre en défaut des valeurs qu’il représente. Lorsque ses attaques n’isolent pas suffisamment l’acteur industriel ou ne peuvent atteindre un représentant nommé, ses effets sont très modérés ou inexistants (60% de leurs actions).
Depuis le 28 octobre ; Foodwatch France, Allemagne et Pays-Bas s’allient pour se positionner comme lobbyiste européen pro consommateur s’appuyant sur une pétition à l’intention du commissaire européen à la santé et à la sécurité alimentaire faisant référence à une étude scientifique de portée européenne. L’étude présentée comme scientifique par Foodwatch comporte de grandes zones d’ombres car elle ne décrit que les résultats de l’analyse de 120 produits acquis dans différents commerces (un seul article par produit ?) et ne décrit ni la représentativité des produits testés dans la consumation des populations concernées, ni la méthode utilisée, ni les conditions d’analyse, ni le protocole scientifique, ni la représentativité de l’échantillon étudié et ne fournit pas le nom du laboratoire qui a mené les tests.
Par la construction et la communication de cette action, Foodwatch a donc réalisé un produit dont la présentation marketing est non conforme à son contenu malgré un socle académique existant portant sur une attaque d’ampleur en « named and shame »(Leclerc, Intermaché, Lidl, Casino, Lustucru, Uncle Ben’s…) qui pourrait se retourner contre l’association pour les pratiques qu’elle a dénoncées.