Sortir impérativement du piège du vote musulman

La revue de presse du mercredi 27 juillet fait ressortir une demande appuyée d’action et non plus de paroles de la part de François Hollande. Ce dernier s’y refuse en estimant que des mesures prises par exemple contre les mosquées qui sont sous le contrôle des salafistes ou des Frères musulmans, pourrait aboutir à une guerre de religions. Il en va de même pour les entraves au Droit à propos des fichiers S ou concernant l’expulsion d’étrangers du territoire national. Derrière cette rhétorique qui a de plus en plus de mal à trouver le début d’une légitimité dans l’opinion publique, se cache une évidence : le jeu politicien et les « ambitions « électorales ». L’inertie gouvernementale actuelle s’explique en parie par l’analyse de l’électorat de François Hollande ou du moins ce qu’il en reste. Un chiffre revient en boucle dans les réflexions de la majorité actuelle : le vote massif de la population de confession musulmane en faveur de François Hollande lors de la dernière élection présidentielle. Le Président de la République ne veut pas prendre le risque de se couper d’une partie de cet électorat. D’autres courants de pensée ne sont d’ailleurs pas exempts de ce type de calcul.
Après les attaques de Nice et de Saint-Etienne-du-Rouvray, la situation sécuritaire de la France ne se prête plus à ce type de calcul. Pour l’instant, la population reste calme à la différence de l’Allemagne où 22 mosquées ont été incendiées depuis le début de l’année 2016. Mais il serait plus qu’hasardeux de miser sur une prolongation de cette « bonne nouvelle ». Au-delà des polémiques qui suivent désormais les attentats, les calculs politiciens commencent à devenir très visibles à gauche comme à droite. La distance qui nous sépare d’une éventuelle alternance est trop longue pour faire patienter longtemps les citoyens français si d’autres attentats ont lieu dans l’hexagone.
L’enjeu du vote musulman est encore un non dit qui risque de devenir à terme un piège redoutable. Si les Français prennent conscience que le pouvoir politique ne prend pas des mesures élémentaires de sécurité pour les protéger parce qu’il cherche à obtenir la faveur d’une minorité du corps électoral, ils n’attendront pas les élections présidentielles pour manifester leur colère dans la rue.