Les stratégies d’influence des Clinton en Lybie et en Syrie

Le 16 Mars 2016, Wikileaks met à disposition du grand public 30,322 documents stockés sur des serveurs privés d’Hillary Clinton. Le début d’une vague d’interrogations, habilement gérée par la candidate démocrate à la présidentielle américaine. En dépit des diverses accusations que vont amener ces documents, Hillary Clinton est plus que jamais en course pour devenir le 45ème président des Etats-Unis. Mieux, elle bénéficie de l’appui de l’establishment et du FBI. Si ce dernier reconnait les « manquements graves » de l’ancienne secrétaire d’Etat dans l’exercice de ses fonctions, il n’y voit pas là de raisons suffisantes pour suspendre sa campagne ou entamer des démarches judiciaires à son encontre.

Le chaos de la Libye à la Syrie.
Hillary Clinton est secrétaire d’état de 2009 à 2013. Elle traite des relations internationales, notamment quant à l’approche Américaine du Moyen-Orient. En 2012. Alors que la guerre fait rage en Syrie depuis l’été 2011, les Etats-Unis militent pour la constitution d’une ligue Arabe dans le but de destituer Bashar El-Assad du pouvoir, mais la Chine et la Russie posent leur véto à l’ONU. Cette opposition attirera les foudres de la diplomatie américaine, plus particulièrement celles d’Hillary Clinton. Les Etats-Unis soutiennent que cette ligue est la seule manière de revenir à une situation de paix et que le maintien de Bashar El-Assad au pouvoir ne peut mener qu’à une amplification des conflits. Une opposition manifeste entre Russes et Américains s’est alors installée. Néanmoins, Bashar El-Assad reste en place et reçoit le soutien indéfectible de Vladimir Poutine. Ceci ne va pas pour plaire à Hillary Clinton, qui souhaite couper les relations entre Iraq et Syrie, pour permettre à son allié Israël de conserver sa main mise économique sur l’armement nucléaire au Moyen-Orient. Un email intercepté de James Rubin (alors conseiller d’Hillary et qui a depuis disparu de la surface des radars politiques), écrit le 31 décembre 2012, confirme cette stratégie.
Les manœuvres ont ainsi commencé depuis bien longtemps pour plonger la Syrie dans le chaos. Hilary Clinton se révèle être un élément pivot de la plus grosse vente d’armement réalisée entre les Etats-Unis et l’Arabie Saoudite en 2011, avec à la clé des contrats estimés à 80 milliards de dollars avec ce même Etat qui finance et fourni en armes l’Etat Islamique. Ces mêmes armes et fonds vont contribués à plonger la Libye dans le chaos. Forte de son expérience diplomatique en Libye mais aussi des relations dont elle dispose via la fondation Clinton, Hillary va propager cet élan en Syrie en utilisant la Libye comme canal de distribution des armes, bénéficiant d’appuis politiques gouvernementaux pour réaliser sa manœuvre. Si Bashar El-Assad n’est pas destitué, la Syrie tombe à son tour dans le chaos. S’en suivent les flux migratoires que l’Europe tente aujourd’hui de maitriser. Israël conserve quant à elle sa main mise sur le marché, bien qu’elle soit toujours en l’attente d’un horizon politique syrien sans Bashar El-Assad.

Le rôle de la fondation Clinton
La fondation Bill, Hillary et Chelsea Clinton est une ONG à vocation humanitaire et environnemental à travers le monde. Ces actifs étaient estimés à $190M en 2010. Outre sa capacité de rayonnement, son financement interroge de longue date, notamment quant aux fonds venus du Moyen-Orient et du Maghreb. La fondation est un moyen pour le couple Clinton de mettre en relation et de diffuser leurs intérêts politiques et économiques tout en véhiculant une image positive. Il a par ailleurs été établit que Bill Clinton recevait des indemnités pour rencontrer des hommes politiques du Moyen-Orient. La fondation est en réalité un outil parfait pour coordonner les sphères politiques, diplomatiques, économiques, militaires et financières, le tout via un organisme qui invite à la confiance et à la bienveillance.

Le maintien de Bashar El-Assad à la tête de la Syrie est un élément de discorde entre Russes et Américains. Si Hillary Clinton n’a pas commenté la teneur des emails, elle est habilement parvenue à recentrer le débat sur un autre sujet : qui tire les ficelles ? Et elle fait coup double : ceci ne peut être qu’un coup de la Russie, visant à déstabiliser l’appareil politique Américain, théorie appuyée par le FBI, ou bien de Donald Trump, dernier opposant à son accession à la présidence. Alors qu’Hillary Clinton se trouvait en position de faiblesse absolue, à quelques semaines du vote, elle a cherché à juguler cette situation en se reposant sur son image et celle de sa fondation : un tel fait si proche d’une telle échéance ne peut être que le fruit d’une entreprise de manipulation. Ce que la doxa s’est accordé à entendre, détournant son regard des faits. Bill Clinton de son côté, a pris soin de remaniée la fondation le 22 Aout 2016, changeant de nom et en sortant sa femme et lui-même des organes de contrôles officiels de la structure. Plus important, les financements étrangers ne seront plus acceptés. Ces précautions ne seront pas suffisantes pour lever le doute.