Les différents types de conflit lors de la mise en place du Dossier Médical Partagé (DMP)



 

L'objectif attendu il y a maintenant presque 15 ans était d'améliorer la communication entre les professionnels de santé, mais aussi d’éviter les examens redondants à inutiles et donc, de permettre des économies à l'Assurance Maladie (le fameux « trou de la Sécu »).

ette longue période a mêlé rapports de force, conflits informationnels voir conflits d’intérêts.

 

Définissons le cadre et l’attendu initial

Le DMP a pour but de mettre à disposition des professionnels de santé, avec l'accord préalable du patient (notion de consentement), des informations médicales (antécédents médicaux, résultats de laboratoire d'analyses, imagerie, traitements en cours) en provenance d'autres professionnels de santé (généralistes, spécialistes, personnel infirmier ou hospitalier) définissant ainsi un profil médical global et le plus complet possible de chaque assuré.

  

: analyses de laboratoire, examens d'imagerie, prescriptions, compte-rendu d'hospitalisation… Le dossier médical personnel était vu comme la solution miracle pour boucher un déficit abyssal. Le DMP devait permettre d'éviter les actes redondants, d’améliorer les prescriptions avec à la clé 3,5 milliards d'euros d'économies par an. Le ministre et ses services s’étaient donnés deux ans pour généraliser le DMP.

 

Dossier médical personnel : comment expliquer un tel gâchis ?



Au-delà de ces coûts lissés sur ces 14 années passées sans atteindre encore l’objectif initial, analysons les rapports de force et les éléments de conflits informationnels et d’intérêts.

 

Un projet technique (trop ?) ambitieux, un rapport de force entre nos politiques

Ce projet intègre une complexité technique, cumulant le risque d’hébergement et de mise en commun de données personnelles hautement sensibles. La cible a pu être très à trop ambitieuse en souhaitant mettre en relation les données médicales, pharmaceutiques, de l’imagerie médicale, des soins infirmiers,... Au fil des années chaque ministre de la Santé a dû composer avec ces contraintes techniques et les piloter par des impacts budgétaires associés.

stratégie nationale de santé.

incitant chacun des assurés à souscrire son DMP.

 

Des réticences des professions de santé

quand il est demandé de toujours plus contenir les coûts.

non seulement les informations qui peuvent figurer dans son dossier mais aussi les professionnels de santé qui peuvent y avoir accès. Là aussi le critère du consentement du Règlement de Gestion et Protection des Données personnelles(RGPD) vient encadrer la solution.

 

Une gouvernance mêlant les conflits d’intérêts

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les critiques restent vives et l’histoire des 14 dernières années est constamment réécrite.

 


 

Le choix d’avancer

Le DMP, un « dossier » à rebondissement, qui s’inscrit dans la digitalisation de nos organisations de vie.

Gildas Guillerm


 

Notes complémentaires :

  • Le DMP en France en chiffres à début 2018.

  • 1 million de DMP ont été créés.

  • 744 000 sont alimentés.

  • 383 200 DMP ont été créés au sein des 9 caisses de pilotes en 2017

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