La guerre du pétrole en République centrafricaine



 

Les contrats relatifs à l’exploitation des ressources naturelles ont été souvent une source de conflit dans certains pays africains. La République centrafricaine qui est un pays qui regorge également des ressources naturelles n’a pas échappé à cette règle. La République centrafricaine est un pays d’environ quatre (4) millions d’habitants pour une superficie de 623.000 km2. Elle est située au centre de l’Afrique et a comme pays limitrophes le Cameroun, le Tchad, Congo, la République démocratique du Congo et le Soudan. Les travaux d’exploration du pétrole centrafricain ont démarré en 1973 et furent réalisés par l’entreprise américaine CONOCO sur 14.700 km² dans le bassin de DOSEO et SALAMAT. D’après le résultat des travaux, 50% de la zone avaient un potentiel estimé à 10 milliards de Barils. Ce gisement se trouve dans la zone frontalière Tchado centrafricaine au Nord de la RCA. Ce gisement est partagé entre les deux pays, avec le gros du gisement situé en Centrafrique dans une faille inclinée en faveur de la RCA. La présence américaine en Centrafrique, inquiète et dérange Paris qui exige de Bokassa leur départ. Bokassa trainant les pieds pour s’exécuter, irrite Paris et se fait destituer par les troupes françaises en 1979. L’entreprise américaine CONOCO se retira de la République Centrafricaine en 1985.

 

Les prospections américaines

Après la prise du pouvoir par le Président Ange Félix Patasse après les élections de 1993, il s’est rapproché en 1999 d’une société basée au Texas qui est la propriété de M. Greenberg. Il offrira à ce dernier un permis de prospection d’une superficie de 55.000 km2 moyennant une somme de 10.000.000 de dollars. Il rachète aussi au passage toute l’étude faite par CONOCO. C’est une belle opportunité pour M. Greenberg qui n’est qu’un courtier et qui n’a pas les ressources suffisantes pour explorer et exploiter ce gisement. En 2012 le Président Bozize a décidé de geler ce contrat et l’Etat centrafricain a récupéré ce bloc. Une rébellion s’installa dans le pays et M. Greenberg a été accusé d’avoir soutenu cette rébellion qui a renversé le Président Bozize en 2013 avec l’avènement de la coalition SELEKA. La République Centrafricaine souffre encore à ce jour des conséquences de cette crise qui continue de faire des victimes.

 

Les prospections chinoises

Le président Bozize a décidé de céder une partie de ce bloc soit 24 000 km2 sur les 55 000 km2 à deux sociétés chinoises, au grand dam de Total qui voulait récupérer ce gisement à des conditions moins avantageuses pour la République centrafricaine. Après le rétablissement de la démocratie à la suite de l’élection du Président actuel M. Touadera, les deux sociétés chinoises PTI-IAS et PTI-AL sont entrain de reprendre leurs activités. Le potentiel des réserves avait été estimé par les Chinois à plus de 70 milliards de baril. Le pétrole centrafricain est source d’instabilité pour le pays depuis plusieurs années alors que son exploitation devrait permettre au pays de disposer de revenus nécessaires à la résolution des différents problèmes auxquels le pays est confronté.

 

Floris Endjito