L’exploration offshore et la réorganisation des équilibres pétroliers et gaziers : la puissance américaine menacée

 



 

L’organisation actuelle de l’humanité est dépendante des énergies fossiles. Depuis une centaine d’années, les compagnies de services géophysiques travaillent en collaboration avec les compagnies pétrolières pour trouver de nouveaux gisements à exploiter et alimenter la demande en pétrole et en gaz toujours grandissante. Avec la fièvre mondiale de l’exploration et de la production d’hydrocarbures et l’apparition de multiples acteurs indépendants ou étatiques, vient une aspiration à la puissance et à toujours plus de profits.

Les Etats-Unis jouent historiquement un rôle prépondérant dans l’exploitation des réserves pétrolières et gazières, ayant une mainmise technologique, géopolitique et économique mondiale depuis le début du 20ème siècle. A la suite du premier choc pétrolier de 1973, les compagnies occidentales se rendent compte de la volatilité du prix du baril en cas de conflit géopolitique. C’est à ce moment que l’exploration offshore prend son envol. Les techniques vont s’améliorer. Les investissements des compagnies de services géophysiques et des compagnies pétrolières pour répondre aux besoins sont de plus en plus importants. Le marché de l’offre et de la demande est cyclique et quand le baril atteint sa limite de rentabilité, les compagnies pétrolières coupent leurs investissements. A force de cycles, beaucoup d’acteurs géophysiques disparaissent. En 2019, seule une poignée parcourt encore les mers.

Qui sont-ils ? Dans quelles zones stratégiques opèrent-ils ? Quels sont les enjeux géopolitiques sus-jacents entre nations, Majors et compagnies étatiques ? Quelques pistes se déroulent : un renforcement de la collaboration des acteurs Européens entre eux semble s’opérer. Equinor en Norvège apparaît comme nouvel acteur majeur présent sur la scène internationale. Les compagnies russes et chinoises opèrent également des rapprochements, rejoints par les Européens et des multinationales américaines telles qu’ExxonMobil.  Ainsi, les Etats-Unis semblent s’isoler et sont affaiblis par leurs Majors qui opèrent de manière indépendante. Ils utilisent leur dernière carte, celle de gendarme du pétrole pour ne pas perdre leur contrôle comme le montre leur passif historique au Moyen-Orient entre bienveillance envers l’Arabie Saoudite et sanctions envers l’Iran. La Chine enfin s’affirme en se plaçant sur tous les tableaux. Un point enfin qui confirme la baisse d’influence des Américains : celui du réchauffement climatique dont le développement des énergies fossiles est en partie responsable et que les Majors américaines tardent à prendre en compte.

Jessie Joseph-Eugene, Lorenzo Neumann, Robinson Modol


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