Evolution de la puissance énergétique française

La politique énergétique de la France a suivi un cheminement qui n’a pas toujours été à la hauteur des enjeux que devait relever notre pays. C’est avec plusieurs années de retard que l’importance de la dépendance pétrolière est prise en compte lorsque le général de Gaulle revient aux affaires en 1958. Certes les ressources en charbon et en gaz, sans oublier l’hydraulique, avaient assuré à notre pays un approvisionnement utile pour son développement tout au long du XXè siècle. L’arrêt progressif de l’industrie minière puis l’épuisement du gaz de Lacq ont amené le pouvoir politique du début de la Vè République à trouver d’autres sources de production énergétique pour ne pas être victime d’une relance de la dépendance précédentes comme celle vécue précédemment par rapport au pétrole. Le nucléaire civil a donc été une prise de décision politique dans un cadre consensuel. L’entente entre le parti gaulliste et le parti communiste a permis de lancer la construction de plusieurs dizaines de centrales nucléaires sans entraîner une crise sociétale intérieure.

Le passage à vide

La contestation antinucléaire qui est apparue dans les années 70 a faussé la vision du monde politique français sur les orientations à donner à la politique énergétique. L’engouement pour les énergies renouvelables a paralysé pendant plusieurs décennies une approche réaliste du problème. Ce n’est que depuis peu de temps (certains situent le renversement d’opinion en 2020) qu’une nouvelle approche commence à se faire jour. Les pannes géantes d’électricité soulignée par les crises américaines en Californie puis au Texas ont commencé à faire douter sur la capacité de substitution du tout renouvelable. Une électricité intermittente ne pouvait satisfaire une population habituée au progrès industriel de l’après-guerre et aux facteurs de bien-être quotidien, engendrés par la société de consommation. L’explosion des factures d’électricité, de gaz et de carburant, générée par les effets indirects de la déstabilisation de l’économie mondiale à partir du début de la pandémie, a été accentuée par la guerre économique liée à l’invasion de l’Ukraine.

Réinventer une nouvelle grille de lecture

Ces deux éléments moteurs ont relancé le débat sur les besoins vitaux de court terme en matière de politique énergétique. Autrement dit, coincé entre la gestion de certaines formes de dépendance fossile, les risques du réchauffement climatique et l’éventualité d’un durcissement des relations avec les puissances de nature post-communiste (Russie) et communiste (Chine), le pouvoir politique français doit réinventer une grille de lecture qui croise la question nationale de la puissance (pérenniser et trouver des ressources énergétiques pour être le moins dépendant possible) et dialoguer avec le reste du monde pour éviter une catastrophe climatique.

La nécessité du rebond

Les énergies fossiles sont les énergies les plus polluantes et les plus consommées en France. Elles ont longtemps été utilisées, mais leur production est aujourd'hui remise en cause, voire sur le point d'être abandonnée.  Le débat autour de l'urgence climatique a en effet contraint la France à adopter une stratégie basée sur la dépendance quasi totale du charbon, du gaz naturel et du pétrole. Le secteur de l’énergie en France étant en pleine transition, cette analyse porte sur les trois classifications énergétiques qui sont aujourd’hui présentes sur le territoire national français, énergies fossiles, renouvelables et nucléaire. Afin de faire un état des lieux de ces énergies il est nécessaire de les comparer en fonction de leur historique, mais également de la propension de la France à les conserver pour son futur zéro carbone.

L’énergie fossile n’est plus, depuis les années 60, le pilier fondateur de notre secteur énergétique, ni de nos appétences en matière de politiques publiques. Par sa stabilité économique, pour les entreprises, les industries et les foyers, le nucléaire a fait monter le champ énergétique français en puissance. Le parti pris du pays pour cette énergie de haute technologie lui a permis de se rendre bien moins dépendant que ses voisins. De plus, cela lui a permis de consolider un marché européen dans lequel l’idéal énergétique se veut rentable et bas carbone, ce qui en fait le premier fournisseur.  Cependant, le nucléaire n’est pas le seul secteur d’investissement si on en croit les rapports du réseau de transport d’électricité, ou RTE. En effet, les centres de recherche et développement de l’énergie française investissent beaucoup sur les énergies renouvelables. Ainsi, l’hydroélectrique, dont la filière est la plus étudiée en France, lui permet également de s’affirmer sur le marché énergétique européen. Toutefois, cette place est contestée et des faiblesses démontrent que la sécurité énergétique française est questionnée.

 

Mélanie Y Breh Hwing, Pierre-Marie Durier , Jules Blanc,

Jean-Stanislas Bareth, Louise Monjo, Pierre Coste, Fabien Boucher, Axel Pouillart, Maxine Sune

 

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