Guerre informationnelle autour de la fermeture de la doyenne des centrales nucléaires françaises (2020-2025)

L'histoire de la centrale nucléaire de Fessenheim n’a jamais été un long fleuve tranquille. Près de dix ans après la promesse de François Hollande, Fessenheim ferme. On ne l'attendait presque plus. Mercredi 19 février 2020, un décret publié au journal officiel officialisait la fermeture du premier réacteur de la centrale nucléaire de Fessenheim et la fixait au samedi 22 février et au 30 juin 2020 pour le second.

La fermeture définitive de la centrale nucléaire de Fessenheim n’a pas seulement marqué la fin d’un site industriel historique. Elle a aussi déclenché une guerre de l’information d’une rare intensité, dans laquelle se sont affrontés acteurs institutionnels, syndicats, élus locaux, militants écologistes, experts du nucléaire et médias. Cette guerre narrative s’est prolongée sur toute la période 2020–2025, alors que la France relançait une politique pronucléaire tout en revendiquant une transition écologique.

Le présent rapport propose d’analyser la guerre de l'information après la fermeture de Fessenheim (période 2020-2025) à travers trois grands axes : la communication officielle et institutionnelle, les critiques et contre-discours, l’impact médiatique et social du débat. L’objectif est d’identifier les récits, les acteurs, leurs objectifs et les effets cognitifs produits sur l’opinion publique.

 

La communication du gouvernement français : mise en avant de la transition énergétique et des engagements climatiques

Le gouvernement français a inscrit la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim dans une stratégie de transition énergétique initiée par la Loi relative à la Transition Energétique pour la Croissance Verte (LTECV) de 2015.   
Via le Ministère de la Transition Écologique et l’Élysée, le gouvernement français a argumenté que la fermeture de Fessenheim était un choix politique assumé, cohérent avec les engagements présidentiels pris par François Hollande, puis confirmés par Emmanuel Macron : « Cette fermeture constitue une première étape dans l’objectif d’atteindre le plus rapidement possible 50 % de nucléaire dans la production d’électricité (contre 71 % en 2019), sans augmentation des émissions de gaz à effet de serre. »1.     
Dans ses communiqués, le ministère de la Transition Écologique a souligné que la fermeture de Fessenheim représentait une étape clé vers la diversification du mix énergétique, avec une place plus grande pour les énergies renouvelables. L’arrêt de la doyenne du parc nucléaire français a été présenté comme une réponse nécessaire à la vétusté du site et un engagement fort pour la protection climatique : « La France s'est engagée dans une transition énergétique qui repose, d'une part, sur la sobriété et l'efficacité énergétique et, d'autre part, sur la diversification des sources de production et d'approvisionnement, avec un mix électrique plus équilibré grâce au développement des énergies renouvelables et à la réduction de la part du nucléaire. L’atteinte de la neutralité carbone à l’horizon 2050, fixée dans la Loi Énergie-Climat de 2019, est une priorité de la France pour répondre à l’enjeu climatique, et elle suppose que le mix-électrique soit sur le long-terme totalement décarboné. »2. 
La communication se fonde sur des éléments de langage très précis, présentant la fermeture comme « une décision conforme à l’intérêt général »3 et « un jalon dans la transformation du système énergétique français»4. De son côté, le cabinet du Premier Ministre salut la concrétisation de l’engagement du Président de la République : « une première étape dans la stratégie énergétique de la France, qui vise un rééquilibrage progressif entre l’électricité d’origine nucléaire et l’électricité d’origine renouvelable tout en poursuivant la baisse des émissions de gaz à effet de serre issues de la production d’électricité grâce à la fermeture des centrales à charbon d’ici 2022. »5.    
Enfin, le dossier présente une série de mesures d'accompagnement décrites comme « ambitieuses et exemplaires » en faveur des salariés et du territoire.

EDF, tout en soulignant que la centrale était encore techniquement opérationnelle, a obtempéré à la décision de fermeture après négociation avec l’État. L’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) n’a jamais exigé l’arrêt pour des raisons de sécurité, ce qui a contribué à alimenter la controverse sur le caractère politique, et non technique, de l’arrêt. 

Si cette communication gouvernementale a réussi à structurer un récit positif à court terme dans les médias généralistes (France Info, Le Monde, Le Figaro...), elle a également été attaquée par les syndicats, des élus locaux et des experts du nucléaire comme une mise en récit déconnectée de la réalité industrielle et sociale, notamment en raison de l'absence de résultats visibles rapides dans la reconversion industrielle du site.  

 

Valorisation des projets de reconversion du site (exemple Technocentre d’EDF)

Dans les années suivant la fermeture, l’un des grands axes de communication du gouvernement a été la reconversion du site avec la création d’un Technocentre piloté par EDF. Ce projet vise à recycler des métaux très faiblement radioactifs issus de la filière nucléaire. Le gouvernement a mis en avant l’intérêt du projet pour dynamiser économiquement la région, maintenir un pôle de compétence nucléaire, et créer des emplois durables dans un secteur innovant. La communication autour du projet s’est attachée à le présenter comme un « centre d’excellence du recyclage »6 et comme une « vitrine de l’économie circulaire »7. Plusieurs débats publics en la matière ont été organisés depuis 2023.

Cependant, ce projet a rencontré des résistances locales, en France comme en Allemagne (région de Bade-Wurtemberg). Les inquiétudes sur les risques sanitaires, ainsi que le flou sur la nature exacte des matériaux concernés ont favorisé l’émergence de discours critiques. Certaines associations écologistes ont dénoncé une tentative de « recyclage maquillé de déchets radioactifs », brouillant la portée positive du projet dans la sphère publique. Un collectif de 27 associations, groupes politiques, signent un texte intitulé la «Déclaration de Fessenheim » : « Le Technocentre ferait du Grand Est la plus grande poubelle nucléaire de l'Europe »8. Ainsi, le Technocentre est devenu un point focal d’affrontement essentiellement narratif, illustrant la difficulté d’imposer un récit de reconversion dans une guerre informationnelle déjà polarisée.

Le 7 février 2025 s’achevait près de quatre mois d’échanges sur le projet controversé d’usine de recyclage de métaux radioactifs envisagé par EDF à Fessenheim, débat organisé par la Commission nationale du débat public (CNDP). Celle-ci a officiellement présenté le bilan définitif et compte rendu du débat deux mois plus tard. EDF devra répondre, avant le 7 juillet 2025, à ses recommandations et aux questions restées en suspens. 

 

Réponses aux critiques sur la gestion des conséquences économiques

Le gouvernement a affirmé avoir anticipé les effets économiques de la fermeture avec un plan de revitalisation du territoire. Le Projet de territoire officialisé en 2019 par la Préfecture du Haut-Rhin a constitué une réponse institutionnelle stratégique pour anticiper les effets économiques et sociaux de la fermeture de la centrale nucléaire. Le discours institutionnel a insisté sur la construction d’une « transition énergétique exemplaire »19, sur la « coopération franco-allemande renforcée »20 et sur l’ambition de faire du territoire un « pôle européen de l’innovation industrielle durable ». L’objectif informationnel est de maintenir la confiance des populations et des acteurs économiques dans l’avenir du territoire, en opposant un récit de renouveau à celui de la perte. 

Le Ministère de la Transition écologique et solidaire, dans son communiqué, se veut également rassurant sur le prix de l’électricité qui sera maîtrisé, au moment même où l’État accorde les aides pour soutenir les ménages les plus modestes et à la sécurité d’approvisionnement qui sera assurée, en s’appuyant sur les études menées par RTE (Réseau de transport d’électricité). Cependant, si cette communication a permis d'atténuer les premiers récits critiques, elle a progressivement perdu de son efficacité face aux retards constatés dans la mise en œuvre des projets annoncés. L'absence de livrables tangibles et le manque de clarté sur l’état d’avancement des projets ont nourri un scepticisme local croissant. Des élus locaux ont dénoncé une insuffisance des moyens et une reconversion trop lente, créant un vide économique pour les sous-traitants et les commerces locaux. À moyen terme, ce constat a alimenté un contre-discours accusant l’État de faire des promesses non tenues, relançant ainsi la dynamique de défiance informationnelle autour de Fessenheim. Le narratif européen sur la coopération avec l'Allemagne s’est affaibli après 2021, faute d'avancées concrètes sur les projets transfrontaliers.

 

La position de la Commission européenne

La Commission européenne a joué un rôle discret mais déterminant dans la structuration du discours institutionnel autour de la fermeture de Fessenheim. Elle est intervenue principalement sur deux points : la validation des compensations financières accordées à EDF et l’orientation plus large des politiques énergétiques des États membres de l’Union européenne. La Commission a validé en 2020 l’indemnisation d’EDF, évaluée à près de 400 millions d’euros. Ce soutien a permis au gouvernement français de présenter la fermeture non seulement comme une décision souveraine mais aussi comme un processus juridiquement sécurisé dans le cadre communautaire.

 

Promotion des objectifs de réduction de la dépendance au nucléaire

Cependant, sur un plan plus stratégique, la Commission européenne a poursuivi une politique de diversification des sources d’énergie au sein des États membres. Dans ses communications officielles, notamment dans les documents associés au Pacte Vert pour l’Europe (« European Green Deal ») et à la stratégie énergétique de l’Union (« Fit for 55 »), elle a encouragé une réduction progressive de la dépendance au nucléaire pour certains pays, tout en laissant une marge d’appréciation nationale. Le nucléaire n’est ni promu ni interdit : il est reconnu comme une source d’énergie bas-carbone. Toutefois, son avenir est laissé à l’appréciation et à discrétion des gouvernements nationaux. 

Le Centre Commun de Recherche (JRC) a publié en 2021 un rapport controversé qui reconnaissait que l’énergie nucléaire pouvait être considérée comme durable sur le plan environnemental. Cette étude a été un élément important du débat autour de la « taxonomie verte » européenne, où le nucléaire a finalement été partiellement intégré en 2022. Ce positionnement a conforté la France dans sa stratégie de relance du nucléaire tout en exacerbant toutefois les divergences avec des États membres comme l'Allemagne, la Belgique ou l'Autriche, farouchement opposés à toute réhabilitation du nucléaire.

Au Parlement européen, le débat a été tout aussi polarisé. Les eurodéputés français pronucléaires, issus de groupes comme Renew Europe ou le Parti populaire européen, ont plaidé pour un soutien clair au nucléaire comme solution bas-carbone, tandis que les élus écologistes et de gauche ont dénoncé la fermeture de Fessenheim comme une étape nécessaire mais encore insuffisante pour la sortie définitive du nucléaire. 

 

La communication d’EDF

Dès les premières annonces officielles, EDF a mis en avant une justification économique de la fermeture. Dans ses déclarations publiques, EDF a insisté sur la nécessité de rationaliser son parc nucléaire et d’adapter ses moyens de production aux nouvelles contraintes du mix énergétique français. L'entreprise a également souligné l'engagement de l'État à indemniser le manque à gagner relatif à l’arrêt anticipé de l’exploitation, ce qui a renforcé le cadrage économique de la décision. Ce positionnement visait à désamorcer les accusations de décision politique unilatérale.

En parallèle, EDF a mis en œuvre une campagne de communication sur le démantèlement progressif du site, en insistant sur la rigueur des protocoles de sûreté, la maîtrise technique du processus et l’échelonnement du calendrier jusqu’au démantèlement complet. Les documents internes, les communiqués de presse et les interventions dans les médias ont systématiquement souligné que Fessenheim servirait de modèle pour les futures opérations de démantèlement du parc nucléaire français. Des plateformes de dialogue local ont été mises en place pour informer les riverains, renforcer l’acceptabilité sociale et rassurer les élus sur la réutilisation industrielle du site.

Enfin, EDF a également axé sa communication sur les défis techniques et financiers liés à la fermeture. En lien avec l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN), EDF a publié plusieurs rapports de transparence. Ce discours visait à mettre en scène la responsabilité d’un acteur industriel capable de maîtriser la transition postnucléaire.

Cependant, malgré cette stratégie de communication maîtrisée, EDF a aussi été confrontée à une contestation interne. Certains syndicats du groupe ont critiqué une forme de résignation voire de soumission au politique, pointant le paradoxe entre la fermeture d’une centrale fonctionnelle et les discours sur la relance du nucléaire quelques années plus tard. 

 

Contre-voix syndicales, locales et expertes

Contestation des pertes d’emplois et impacts économiques

La fermeture anticipée de la centrale nucléaire de Fessenheim en 2020 a provoqué une levée de boucliers parmi les syndicats et les élus territoriaux. Ceux-ci ont unanimement dénoncé une décision unilatérale, prise selon eux sous pression idéologique, et sans réelle anticipation des conséquences sociales et économiques pour le territoire. La centrale de Fessenheim représentait l’un des piliers industriels du Haut-Rhin. Les syndicats, notamment la CGT Énergie Alsace et FO, ont qualifié cette fermeture de « sacrifice industriel décidé depuis Paris », sans considération pour le tissu économique local. Ces critiques ont été partagées par les élus régionaux et les maires des communes voisines, lesquels craignaient des répercutions dommageables sur la démographie, les commerces et les finances communales. « Fessenheim, c’est une mort sociale annoncée pour toute une vallée. »9 - CGT Énergie Alsace, déclaration de février 2020.

 

Accusations sur une fermeture mal préparée

Les critiques se sont également portées sur le manque d’anticipation et la précipitation politique de la fermeture. Le rapport d'information de l’Assemblée nationale (2021) sur la reconversion du site dénonce l’inversion du calendrier : l’arrêt a été décidé avant que ne soient validés les projets alternatifs. 
Les élus du Conseil régional Grand Est, ainsi que les parlementaires alsaciens, ont critiqué l’absence de concertation sincère. Le maire de Fessenheim, Claude Brender, a déclaré à plusieurs reprises que « le territoire subit une stratégie de fermeture sans feuille de route claire ». « C’est un enterrement de première classe, mais sans le corbillard. On ferme, mais personne ne nous dit ce qu’on devient. »10 - FO Énergie, mars 2020. Les représentants locaux ont déploré une concertation insuffisante en amont et un manque de stratégie claire pour la reconversion industrielle du territoire.

Revendications pour un accompagnement renforcé

Face à l’insuffisance des compensations initialement proposées, syndicats et élus ont multiplié les revendications en faveur d’un accompagnement plus conséquent des travailleurs et du territoire. L’ensemble de ces demandes traduisait une inquiétude profonde quant à la pérennité économique et sociale du bassin d’emploi après fermeture. UnPlan de territoire a été adopté en urgence mais jugé trop tardif et insuffisamment doté. « Ce n’est pas parce qu’on ferme une centrale qu’on doit fermer les yeux sur ceux qui y travaillaient. »11 - Jean Rottner, ancien président de la Région Grand Est, mai 2020.

 

Arguments des défenseurs du nucléaire

Plusieurs experts indépendants, ainsi que des membres de la Société Française d’Énergie Nucléaire (SFEN), ont vivement critiqué la décision de fermer la centrale de Fessenheim, qu’ils jugent incohérente du point de vue énergétique. Cette fermeture est intervenue alors que la France se trouvait contrainte d’importer de l’électricité d’Allemagne, produite en partie par des centrales au charbon. Pour ces acteurs, la mesure va à l’encontre des objectifs climatiques affichés par l’État.

Sur le plan politique, cette décision a cristallisé les tensions. Les partis écologistes l’ont saluée comme une avancée historique vers une sortie du nucléaire, alors que des formations politiques de droite et d’extrême droite l’ont perçue comme une atteinte grave à la souveraineté énergétique de la France. 

La SFEN a mis en lumière les nombreux défis soulevés par la fermeture de Fessenheim : déclin industriel régional, perte de savoir-faire, impact climatique discutable. Tout en exprimant ses réserves sur la décision, elle plaide pour une reconversion ambitieuse du site.

 

Risques accrus de dépendance aux importations polluantes

La fermeture de Fessenheim a été fortement critiquée par les défenseurs du nucléaire en raison de ses effets contre-productifs sur le plan environnemental. 

Plusieurs experts, dont Bon Pote, ont mis en évidence un paradoxe écologique : en fermant une centrale nucléaire en parfait état de fonctionnement, on remplace une énergie décarbonée par des sources plus émettrices de CO₂. « Fermer Fessenheim, c’est comme arrêter de manger des légumes pour se gaver de burgers sous prétexte qu’ils sont produits localement12 - Bon Pote, article du 24 février 2020. En 2021, RTE et le ministère de la Transition écologique ont confirmé une hausse nette des importations d’électricité de source fossile durant les pics hivernaux, aggravée par le contexte de faible disponibilité du parc nucléaire. Hausse des importations allemandes de 15 % en 2021, selon RTE. Le facteur d’émission moyen de l’électricité importée est 3 à 4 fois supérieur à celui du nucléaire français.

 

Perte d’un outil industriel stratégique

Au-delà de la simple capacité de production, la centrale de Fessenheim représentait un maillon important du savoir-faire nucléaire français. Sa fermeture a été interprétée par de nombreux acteurs comme un signal négatif pour l’ensemble de la filière nucléaire.

Les ingénieurs retraités du CEA, la SFEN et des personnalités comme Fabien Bouglé (auteur de « Nucléaire : les vérités cachées ») ont dénoncé la perte d’un « outil stratégique » pour l'indépendance énergétique nationale. Selon eux, cette décision va à l’encontre de la nécessité de maintenir des compétences hautement spécialisées dans la perspective du renouvellement du parc nucléaire.  « Fessenheim, ce n’était pas seulement 1 800 MW. C’était un outil pédagogique, une centrale-école, un vivier de compétences. »13 - Les Voix du Nucléaire, tribune de juin 2020. En parallèle, des syndicalistes pronucléaires ont fait valoir que la fermeture avait un effet démobilisateur sur les jeunes ingénieurs et techniciens, nuisant à l’attractivité du secteur.

 

La récupération politique de la fermeture

La fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim a été instrumentalisée politiquement par l’ensemble des forces partisanes. Cette récupération s’est intensifiée à mesure que les débats énergétiques ont pris de l’importance dans les agendas électoraux sur fond de crise énergétique et de flambée des prix du gaz et de l’électricité.

Victoire revendiquée par les partis écologistes et de gauche

Les partis écologistes et une partie de la gauche, Europe Écologie Les Verts (EELV) et La France Insoumise (LFI), ont présenté la fermeture de Fessenheim comme un symbole fort d’engagement vers la transition énergétique. Ils y ont vu une étape attendue de longue date, mettant fin à ce qu’ils considèrent comme une dépendance excessive au nucléaire. Pour Europe Écologie Les Verts (EELV), la fermeture était non seulement justifiée pour des raisons de sûreté, mais aussi nécessaire pour ouvrir la voie au développement des énergies renouvelables. « Fessenheim est une victoire des mobilisations citoyennes, un signal que l’époque du tout-nucléaire touche à sa fin. »14 - David Cormand, eurodéputé EELV, Le Monde, 23 février 2020.

La France Insoumise (LFI) a nuancé son approbation en critiquant le manque d’accompagnement social et industriel. « On ferme Fessenheim sans avoir préparé l’après. C’est l’écologie du chaos, pas celle de la justice.»15 - Manon Aubry, LFI, débat européen 2021.

Dénonciation par les partis de droite et d’extrême droite

À l’inverse, Les Républicains (LR), le Rassemblement National (RN) et certains centristes souverainistes ont dénoncé la fermeture comme une erreur stratégique majeure, affaiblissant l’indépendance énergétique de la France. Dans un contexte de tensions sur les prix de l’énergie et de dépendance croissante au gaz importé, Fessenheim est devenue un cas d’école pour dénoncer les « erreurs idéologiques » de la politique énergétique macroniste. « Fermer Fessenheim, c’est sacrifier notre souveraineté énergétique sur l’autel de l’idéologie écologiste. »16 - Marine Le Pen, discours de campagne présidentielle, mars 2022. Des think tanks, comme l’Institut Thomas More ou la Fondation Concorde, ont aussi publié des tribunes soulignant le caractère contre-productif de cette fermeture, vue comme une décision politiquement symbolique mais techniquement néfaste.

 

Instrumentalisation dans les campagnes électorales (2022–2024)

Lors des élections présidentielles de 2022 et des européennes de 2024, la fermeture de Fessenheim a été instrumentalisée de part et d’autre. Les uns y voyaient une trahison industrielle, les autres un progrès écologique. 

Au cours de la campagne présidentielle de 2022, le dossier Fessenheim a resurgi dans les débats télévisés et les interviews : la droite et l’extrême droite l’ont brandi pour dénoncer la politique énergétique d’Emmanuel Macron, tandis que les écologistes y voyaient la preuve qu’un mix 100 % renouvelable restait possible. Le nucléaire s’est ainsi imposé comme marqueur de différenciation idéologique, opposant les partisans d’une relance massive du parc à ceux prônant la sortie accélérée.

Deux ans plus tard, la campagne des européennes de 2024 a déplacé le débat sur le terrain continental, autour de l’intégration du nucléaire dans la taxonomie verte. Europe Écologie-Les Verts, en phase avec la position allemande, a défendu une ligne résolument anti-nucléaire. A l’inverse, le Rassemblement national et Les Républicains ont présenté l’atome comme un atout stratégique pour la compétitivité de l’Union. Dans ses meetings, le RN martelait par exemple : « Sans Fessenheim, notre facture s’enflamme »17.

 

La polarisation du débat dans les médias et sur les réseaux sociaux

La guerre de l’information autour de la fermeture de Fessenheim ne s’est pas limitée aux sphères institutionnelles et politiques. Elle s’est prolongée dans l’espace médiatique et sur les réseaux sociaux, où les débats se sont intensifiés, cristallisant des clivages profonds sur l’avenir énergétique de la France. 

 

Une couverture médiatique contrastée et idéologisée

Les médias ont joué un rôle déterminant dans la construction des récits opposés autour de la fermeture de Fessenheim, avec des angles éditoriaux très différents, reflétant souvent leur position implicite sur la question nucléaire.        
Le Monde et France Info ont généralement adopté une approche factuelle, mettant en avant les enjeux techniques, les justifications gouvernementales et les effets socio-économiques. Toutefois, certains éditos du Monde ont été perçus comme favorables à la fermeture, dans une ligne pro-transition écologique. Reporterre, média indépendant écologiste, a largement soutenu la fermeture en dénonçant les risques environnementaux de la centrale. Le Figaro, en revanche, a publié plusieurs tribunes critiques, dénonçant une décision « dogmatique » et prématurée, dans le prolongement des positions conservatrices pronucléaires. Cette asymétrie éditoriale a alimenté une forme de méfiance croisée entre lecteurs, selon leur positionnement idéologique respectif.

 

Manipulations, simplifications et biais informationnels

La complexité des enjeux (sûreté, emploi, climat, souveraineté) a souvent été réduite à des slogans simplificateurs, favorisant une lecture binaire. 

Les partisans de la fermeture ont insisté sur le « symbole fort » servant la transition écologique, sans toujours intégrer les coûts sociaux ou la dépendance aux importations allemandes. Les opposants à la fermeture ont surévalué l’impact de la fermeture sur les émissions de CO₂ ou sur la sécurité d’approvisionnement, sans tenir compte du contexte énergétique européen.

Certaines tribunes ont été qualifiées de « désinformation douce », notamment lorsqu’elles manipulaient les données d’émissions de CO₂ ou celles des pertes d’emplois, sans les sourcer rigoureusement (ex. : chiffres gonflés sur l’électricité allemande importée ou sur l’obsolescence réelle de Fessenheim). Par exemple, sans fournir de source crédible, un post viral sur Twitter affirmait en 2022 que « fermer Fessenheim revient à ouvrir 2 centrales à charbon », sans fournir de source. Cette affirmation a été infirmée par des journalistes de France Info dans une rubrique « Vrai ou Faux ».

 

Réseaux sociaux : la caisse de résonance militante

Les réseaux sociaux (Twitter/X, Facebook, YouTube…), quant à eux, ont amplifié la polarisation avec des hashtags pro et anti-nucléaire (#StopFessenheim, #ProNuke, #TransitionEnergetique), mobilisés lors de pics médiatiques, comme la présidentielle de 2022 ou du lancement du projet de Technocentre. 
Des collectifs militants ont utilisé des infographies percutantes, des vidéos émotionnelles et des hashtags pour promouvoir leur vision. 

En réponsedes groupes pronucléaires ont lancé des campagnes de vérification des faits et de promotion du nucléaire comme énergie décarbonée. Cette dynamique a souvent conduit à une présentation biaisée des informations, avec une sélection des données et une amplification des messages émotionnels.​ Les militants pronucléaires (ex. : @SFEN, @VoixDuNucleaire) ont dénoncé une « décision idéologique »18 et relayé des témoignages d’ingénieurs ou d’anciens d’EDF. 

Des bots et comptes partisans furent accusés d’alimenter les controverses lors des pics de tensions (ex. : été 2022 – flambée des prix de l’électricité). 

Les influenceurs écologistes, comme Bon Pote, ont défendu la fermeture dans une optique de réduction des gaz à effet de serre, tout en critiquant le manque de cohérence globale de la politique française.

Des vidéos YouTube et threads Twitter viraux ont parfois eu plus d’impact que les publications officielles ou les articles de presse, traduisant une désintermédiation du débat public énergétique.

 

Une guerre des chiffres et des narratifs

La fermeture de Fessenheim a donné lieu à une véritable guerre de chiffres. Les débats ont porté sur l'évaluation des pertes économiques locales, l'impact sur les émissions de CO₂ et le coût global de la fermeture. 

Pour le gouvernement, seuls 400 emplois perdus seront compensés par des projets de reconversion, l’impact CO₂ resterait marginal d’après RTE, l’ADEME et Terra Nova et la sécurité d’approvisionnement ne serait pas menacée. 

Les syndicats et la SFEN parlent au contraire d’environ 1 500 emplois supprimés, tandis que Fabien Bouglé et Les Voix du Nucléaire estiment la surémission à 6 millions de tonnes de CO₂ par an ; l’Institut Montaigne ajoute qu’elle pourrait fragiliser le réseau, augmentant le risque de délestage.

Des think tanks, comme Terra Nova, l’ADEMEplutôt favorables à la transition énergétique, et la Fondation Jean-Jaurès ont publié des rapports justifiant la fermeture comme un choix de cohérence écologique.

En revanche, l’Institut Montaigne et des groupes comme Contribuables Associés ou Voix du nucléaire ont dénoncé un « sabotage énergétique »21, en mettant en avant les coûts cachés. 

Enfin, La Cour des comptes a critiqué la gestion et les conséquences financières de la fermeture.

Les études et rapports d’expertise contradictoires

Études indépendantes sur les conséquences économiques et environnementales 

La fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim, entre 2020 et 2022, a donné lieu à une production abondante d’études et de rapports d’expertise aux conclusions souvent divergentes, révélant une intense bataille d'influence scientifique au cœur de la guerre informationnelle. Cette multiplicité de sources, parfois en contradiction directe, a nourri la polarisation du débat public et politique.

D'un côté, des études commandées ou réalisées par des institutions publiques comme la Cour des comptes ou l'ADEME ont tenté d'établir un bilan objectif des conséquences économiques, énergétiques et environnementales de la fermeture. D'un autre côté, des think tanks, des fédérations professionnelles comme la SFEN ou encore des chercheurs indépendants, parfois proches de l'industrie nucléaire ou de mouvements écologistes, ont produit leurs propres évaluations, souvent teintées d'enjeux stratégiques et idéologiques.

Les études indépendantes, notamment celles issues de centres de recherche comme le CGSP (Centre d’Analyse Stratégique) ou de think tanks comme Shift Project, ont mis en avant des conséquences économiques significatives pour la région du Haut-Rhin. Ces analyses ont également pointé un paradoxe environnemental : loin de réduire immédiatement les émissions de CO₂, la fermeture a conduit à augmenter temporairement le recours à des énergies fossiles importées, notamment d’Allemagne.

 

Contestation des chiffres avancés par le gouvernement et EDF 

Face à ces constats, le gouvernement français, via ses ministères et EDF, a présenté des contre-chiffres insistant sur l’opportunité à moyen terme d’une transition énergétique bas carbone et sur la reconversion industrielle du site. Le discours officiel s’est appuyé sur des projections optimistes concernant la création de nouveaux emplois grâce au Technocentre et aux projets transfrontaliers franco-allemands. Toutefois, ces chiffres ont été rapidement contestés par des rapports indépendants et par des journalistes spécialisés, qui ont dénoncé des évaluations « irréalistes » ou des « scénarii de transition embellis ».

                      

Influence des lobbies pro et anti-nucléaire sur les analyses scientifiques 

L'influence des lobbies pro et anti-nucléaire a également pesé fortement sur la production et la diffusion des analyses scientifiques. 

Des organisations comme la SFEN ont plaidé pour une réévaluation globale de la place du nucléaire dans la stratégie énergétique française, en mettant en avant des chiffres alternatifs sur la compétitivité économique et la stabilité du réseau électrique. 

À l’opposé, certaines ONG environnementales, soutenues par des think tanks comme le Réseau Sortir du Nucléaire, ont publié des rapports détaillant les risques liés au maintien de réacteurs vieillissants, alimentant ainsi le récit favorable à la fermeture. D’autres think tanks et experts indépendants, comme Bon Pote, développent des argumentaires en faveur de la fermeture, insistant sur la nécessité de désintoxiquer le débat énergétique des arguments fallacieux. 

La Cour des comptes, dans son rapport publié en 2021, a adopté une position plus nuancée. Elle a reconnu les insuffisances de la préparation du projet de reconversion, le manque de coordination avec les collectivités locales et l'absence de véritable stratégie industrielle immédiate. Elle a également souligné que les coûts globaux de la fermeture avaient été sous-estimés par EDF et par l’État.

De son côté, l'ADEME a centré son expertise sur les perspectives de développement des énergies renouvelables dans la région Grand Est, mettant en avant des scénarii de diversification énergétique, mais en restant plus prudente sur les délais et les effets à court terme. 

Enfin, certains chercheurs indépendants ont analysé les biais méthodologiques des différentes études existantes, en relevant que de nombreux modèles énergétiques utilisaient des hypothèses contestables sur l'évolution de la demande électrique, les coûts du stockage énergétique ou la rapidité du développement des infrastructures alternatives.

Ainsi, la confrontation des expertises a produit une surabondance d'informations qui, loin d'éclairer le débat public, a contribué à le fragmenter davantage. Chaque camp a pu puiser dans ces analyses pour étayer et légitimer sa position, renforçant la défiance envers les chiffres officiels et exacerbant la dynamique de guerre de l'information autour de la fermeture de Fessenheim.

 

Les enjeux futurs et le débat sur la relance du nucléaire en France

La fermeture de Fessenheim s’inscrit désormais dans un contexte de relance de la filière nucléaire, porté notamment par le discours de souveraineté énergétique renforcée, face à la crise du gaz de 2022 et la guerre en Ukraine.

Dès 2021, dans un contexte marqué par la crise énergétique européenne et les tensions internationales sur les approvisionnements en gaz, le débat sur la relance du nucléaire a ressurgi avec force. La décision de construire de nouveaux réacteurs de type EPR2 a ainsi marqué un tournant stratégique. Là où la communication institutionnelle prônait précédemment une « transition énergétique équilibrée » fondée sur une réduction progressive du nucléaire, l’État français a progressivement fait évoluer son discours pour promouvoir une « renaissance du nucléaire » et a recentré la politique énergétique autour du triptyque « souveraineté – décarbonation – innovation »22. L’annonce en février 2022 du programme « Nouveau nucléaire » a ainsi donné lieu à une intensification des éléments de langage vantant la « technologie bas-carbone », la « fiabilité française », et la « sécurité énergétique ». L'objectif était de réhabiliter l’image du nucléaire dans l’opinion publique et de la redéfinir non plus comme un héritage problématique mais comme une solution d’avenir moderne et indispensable.

EDF, en tant qu'acteur industriel majeur, a renforcé cette communication en mettant en avant son expertise technique et son rôle de « champion national ». L'Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN), quant à elle, a adopté une position de garant technique, veillant à rappeler que l’expansion du parc nucléaire ne saurait se faire sans exigences renforcées de sûreté, participant ainsi à équilibrer le débat public par une approche prudente.

Parallèlement, plusieurs lobbies industriels, notamment dans le secteur de l’énergie et du BTP, ont plaidé en faveur de la relance, en insistant sur les opportunités économiques et sur la nécessité d'assurer la compétitivité industrielle de la France face à ses voisins européens. Le message s’est structuré autour des notions de « relocalisation industrielle », « emplois qualifiés » et « leadership technologique européen ».

Cependant, ce discours pronucléaire s'est confronté à des résistances politiques et sociétales notables. Une partie de la classe politique, notamment au sein des partis écologistes et de la gauche radicale, a dénoncé un « retour en arrière » énergétique et a promu l’idée d'une sortie rapide du nucléaire au profit du 100 % renouvelable. Les ONG telles que Greenpeace ou Sortir du Nucléaire ont intensifié leur guerre informationnelle, contestant à la fois le coût économique, le risque technique, et la pertinence écologique des nouveaux EPR.

 

Comparaisons avec les politiques énergétiques des autres pays européens (Allemagne, Belgique, Suisse) 

Au niveau européen, la fermeture de Fessenheim s’inscrit dans un paysage contrasté qui nourrit les débats français. L’Allemagne, sortie intégralement du nucléaire en 2023, voit ses émissions de CO₂ remonter et recourt davantage aux importations d’électricité ; les partisans de l’atome en France y trouvent la preuve des limites d’une transition sans nucléaire. La Belgique, après une longue controverse, a choisi de prolonger plusieurs réacteurs au-delà de 2025 pour sécuriser son approvisionnement, tandis que la Suisse, plus prudente, conserve ses unités existantes mais renonce à en construire de nouvelles.

Ces trajectoires divergentes expliquent la portée essentiellement symbolique qu’attribuent de nombreux observateurs européens à l’arrêt de Fessenheim : il rapproche la France des voisins qui réduisent le nucléaire, sans pour autant remettre en cause le rôle central que cette filière continue de jouer dans le mix électrique national.

 

Impact du débat sur les futures décisions énergétiques de l’État français

Ainsi, le débat sur la relance nucléaire en France, entre 2020 et 2025, s’est cristallisé autour de représentations antagonistes : le nucléaire comme nécessité stratégique versus le nucléaire comme héritage à dépasser. Ce débat a eu des effets directs sur les futures décisions énergétiques de l’État français, en façonnant la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE) et en influençant profondément les orientations industrielles, climatiques et diplomatiques du pays.

La relance du nucléaire redonne une nouvelle dimension à la fermeture de Fessenheim, qui apparaît pour certains comme une erreur stratégique à contretemps.

Le débat public sur le Technocentre à Fessenheim, ouvert en 2024, illustre aussi les tensions persistantes entre la reconversion souhaitée par EDF et les craintes locales sur la nature réelle des déchets traités. 
Des voix s’élèvent contre une politique énergétique incohérente, notamment dans les pages du Figaro (2024), qui dénonce « la désindustrialisation masquée derrière l’écologie politique ».

 

Fessenheim, une fermeture symptomatique d’un clivage énergétique durable

La fermeture définitive de la centrale nucléaire de Fessenheim en 2020 a constitué bien plus qu’une décision technique ou industrielle : elle a marqué l’entrée officielle de la politique énergétique française dans un nouvel âge où chaque décision est immédiatement soumise à des controverses de légitimité, d’interprétation et de projection. Ce dossier, qui aurait pu rester confiné à la sphère technocratique, a cristallisé des antagonismes profonds entre institutions, partis politiques, syndicats, experts et médias. Il s’est transformé en un véritable champ de bataille informationnel.

Sur la période 2020–2025, nous avons observé une polarisation croissante du débat public, nourrie par une tension entre impératifs climatiques, considérations économiques, souveraineté énergétique et gestion du démantèlement. La communication officielle, centrée sur la transition énergétique, a été remise en question par une série de contre-discours structurés : d’une part, les défenseurs du nucléaire, dénonçant une incohérence stratégique et écologique ; d’autre part, les opposants politiques ou syndicaux, fustigeant la précipitation de l’État et l’insuffisance des compensations. La Commission européenne, en validant l’indemnisation d’EDF mais en promouvant la diversification énergétique, a accentué le sentiment d’ambivalence stratégique. De son côté, EDF a mené une communication prudente, principalement tournée vers les aspects techniques du démantèlement que vers un positionnement politique affirmé.

Le traitement médiatique, fortement contrasté selon les titres de presse et autres médias, a renforcé les perceptions partisanes du public, tandis que les réseaux sociaux sont devenus le lieu d’une guerre des chiffres, de mobilisations citoyennes, de récupération politique et de désinformation. 

Le cas Fessenheim a ouvert une séquence de tensions durables dans la gouvernance énergétique française. 

Le débat n’est pas clos : la relance du nucléaire français, les décisions européennes et l’évolution de la demande énergétique continueront, dans les années à venir, d’influer sur la perception de cette fermeture de Fessenheim, devenue très emblématique des multiples enjeux d’une époque.

Irina Place (MSIE 47 de l’EGE)

Sources 

Documents institutionnels et juridiques

  1. Assemblée nationale (2021). Rapport d’information n° 4515 — Reconversion du site de Fessenheim. Paris. 

  2. Autorité de sûreté nucléaire (2020). Décision n° 2020-DC-0680 portant mise à l’arrêt définitif de la centrale de Fessenheim.

  3. Autorité de sûreté nucléaire (2021). Lettre d’information sur la surveillance post-fermeture de Fessenheim. 

  4. Commission européenne (2019). Pacte vert pour l’Europe (COM 2019 640). Bruxelles. 

  5. Commission européenne (2020). Décision SA.53514 — Indemnisation d’EDF pour la fermeture de Fessenheim. 

  6. Cour des comptes (2021). La fermeture de la centrale de Fessenheim : coûts, reconversion et enseignements. Paris. 

  7. Joint Research Centre (2021). Évaluation technique de l’énergie nucléaire au regard du critère « Do No Significant Harm » de la taxonomie UE. Luxembourg. 

  8. Loi n° 2015-992 du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte. 

  9. Ministère de la Transition écologique (2020). Fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim : dossier de presse (22 févr.). 

  10. Préfecture du Haut-Rhin (2019). Projet de territoire pour Fessenheim. 

  11. RTE (2021). Futurs énergétiques 2050 

Rapports d’entreprise et documents techniques

  1. EDF (2020). Fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim : dossier de presse. 

  2. EDF (2021). Rapport de transparence nucléaire 2020 — CNPE de Fessenheim. 

  3. SFEN (2025). Technocentre de Fessenheim : un projet de recyclage innovant (Cahier spécial).

 

Études académiques, think-tanks et ONG

  1. ADEME (2021). Transition énergétique dans la région Grand Est : scénarios 2020-2050. 

  2. Anjou, G. et Dardour, H. (2023). La guerre de l’information contre l’industrie nucléaire. Paris : VA Éditions.

  3. Institut Montaigne (2022). Crise énergétique et politique industrielle : quels risques de délestage ? 

  4. The Shift Project (2020). Décarboner l’Europe : le nucléaire comme option stratégique. 

  5. Réseau Sortir du Nucléaire (2022). Dossier Fessenheim : risques, coûts, alternatives. 

  6. Greenpeace France (2021). Fermeture de Fessenheim : analyse environnementale. 

  7. CRIIRAD (2025). Technocentre : les raisons de notre opposition (2/2). 

  8. Voix du Nucléaire (2020). « Fermeture de Fessenheim : un acte de vandalisme politique ». 

Débats parlementaires et réglementaires

  1. Parlement européen (2022). Taxonomie : débat plénier sur l’inclusion du nucléaire (13 juil.). 

  2. Sénat (2020). Question écrite n° 19 494 — Fermeture de Fessenheim (4 mars). 

Articles de presse et médias 

  1. Coutard, M. (2020). « Dernières heures pour la centrale nucléaire de Fessenheim », Le Monde, 29 juin. l

  2. Horel, G. (2020). « EDF acte la fermeture de Fessenheim mais s’inquiète du coût de la reconversion », Le Monde, 22 févr. 

  3. Joly, B. (2024). « Fessenheim : tensions autour de la reconversion », Le Figaro, 15 avr. 

  4. Lebrun, M. (2020). « Fermeture de Fessenheim : tordre la réalité pour masquer une prévarication », Contrepoints, 15 juil. 

  5. France Info (2020). « Fessenheim : une si longue lutte » (Grand Format), 29 juin. 

  6. Reporterre (2020). « Fessenheim : victoire d’une lutte antinucléaire », 30 juin. 

  7. La Gazette des communes (2020). « Les regrets et les espoirs des élus locaux après la fermeture de Fessenheim». 

Déclarations de la société civile et documents syndicaux

  1. CGT Énergie Alsace (2020). Tract : “Mort sociale annoncée pour toute une vallée” (févr.). 

  2. FO Énergie (2020). Communiqué — La sécurité d’approvisionnement en électricité en danger (10 mars). 

  3. Collectif “Déclaration de Fessenheim” (2024). Pourquoi 27 ONG refusent le projet de Technocentre. 

Discours, multimédia et matériel de campagne

  1. Macron, E. (2022). « Reprendre en main notre destin énergétique » (discours de Belfort, 10 févr.). 

  2. Rassemblement National (2022). Meeting de Nîmes — discours de Marine Le Pen (vidéo, 15 mars). 

  3. Rassemblement National (2024). Affiche : « Sans Fessenheim, notre facture s’enflamme ». 

 

ANNEXES

Annexe 1. Glossaire des sigles et abréviations 

Sigle

Signification complète

Commentaire / contexte

ADEME

Agence de la transition écologique

Établissement public d’expertise et de financement des politiques énergie-climat

ASN

Autorité de Sûreté Nucléaire

Régulateur français indépendant chargé du contrôle de la sûreté et de la radioprotection

CGT

Confédération Générale du Travail

Centrale syndicale française (fédération Énergie)

CGSP

Centre d’études prospectives et d’informations internationales (sigle maintenu dans certains rapports sous l’ancien acronyme du Cas)

Think-tank étatique produisant des analyses socio-économiques

CLIS

Commission Locale d’Information et de Surveillance

Instance de concertation locale autour d’une installation nucléaire

CNDP

Commission Nationale du Débat Public

Autorité indépendante organisant les débats publics sur les grands projets

CNPE

Centre Nucléaire de Production d’Électricité

Terme administratif désignant chaque centrale d’EDF (ex. CNPE de Fessenheim)

EELV

Europe Écologie Les Verts

Parti politique écologiste français

EDF

Électricité de France

Opérateur historique et exploitant du parc nucléaire français

EPR / EPR2

European Pressurised Reactor / évolution « 2 »

Génération de réacteurs de forte puissance développée par EDF et Framatome

FO

Force Ouvrière

Centrale syndicale française (fédération Énergie et Mines)

GE

Grand Est

Région administrative où se situe Fessenheim

ICSI

Institut de la Communication Stratégique et de l’Information

Organisme universitaire analysant les controverses médiatiques

CJUE

La Cour de justice de l'Union européenne 

Institution de l’Union européenne

JRC

Joint Research Centre 

(Centre Commun de Recherche, Commission européenne)

Produit les expertises scientifiques de l’UE (rapports sur la taxonomie verte)

LFI

La France Insoumise

Parti politique de gauche radicale

LR

Les Républicains

Parti de droite traditionnelle

LTECV

Loi relative à la Transition Énergétique pour la Croissance Verte (2015)

Cadre législatif français fixant la réduction de la part nucléaire à 50 %

PPE

Programmation Pluriannuelle de l’Énergie

Feuille de route officielle de la politique énergétique française

RN

Rassemblement National

Parti d’extrême droite français

RTE

Réseau de Transport d’Électricité

Gestionnaire du réseau haute tension et producteur de scénarios prospectifs

SFEN

Société Française d’Énergie Nucléaire

Association professionnelle et scientifique du secteur nucléaire

SMR

Small Modular Reactor (petit réacteur modulaire)

Famille de réacteurs de puissance réduite en développement

VA Éditions

VA Éditions

Maison d’édition du livre « La guerre de l’information contre l’industrie nucléaire »

Annexe 2. Analyse des acteurs de la guerre informationnelle

Acteurs

Éléments de langage

Mots-clés dominants

Effets cognitifs et 

émotionnels recherchés

Gouvernement français (Élysée, Ministère de la Transition Écologique, ASN)

Transition énergétique, respect des engagements climatiques, reconversion industrielle

"transition écologique", "technocentre", "avenir énergétique", "exemplarité française"

Instaurer la légitimité de la décision, apaiser les inquiétudes économiques locales, valoriser l’image de modernité environnementale

EDF

Défis techniques, coûts de démantèlement, contraintes politiques, recyclage des métaux

"démantèlement sécurisé", "effort industriel", "recyclage", "investissement"

Rassurer sur la capacité industrielle à gérer la reconversion, justifier l’arrêt comme un choix encadré et réfléchi

Commission européenne

Diversification énergétique, réduction du nucléaire, respect des règles de concurrence

"indemnisation", "neutralité technologique", "cadre communautaire", "solidarité européenne"

Renforcer la cohérence des politiques européennes, légitimer le soutien à la fermeture, montrer un équilibre institutionnel

Syndicats (CGT, FO)

Emplois détruits, trahison du territoire, urgence sociale

"catastrophe sociale", "perte d’expertise", "abandon", "territoire sacrifié"

Générer de l’indignation collective, créer une pression émotionnelle sur les décideurs, mobiliser les soutiens politiques et médiatiques

Élus locaux (Région Grand Est, maires, députés)

Injustice territoriale, reconversion floue, absence de concertation

"Alsace oubliée", "plan bâclé", "consultation", "transition injuste"

Fédérer les acteurs régionaux contre Paris, valoriser la défense du tissu local, obtenir plus d’aides

Partis écologistes (EELV, LFI)

Victoire écologique, fin d’un symbole du nucléaire, urgence climatique

"victoire", "fin d’une ère", "danger nucléaire", "énergies renouvelables"

Mobiliser les militants, légitimer la stratégie politique anti-nucléaire, renforcer leur image de précurseurs environnementaux

Partis de droite et RN

Perte de souveraineté, décision idéologique, danger pour la sécurité énergétique

"dépendance énergétique", "laxisme énergétique", "stratégie absurde", "soumission à l’Allemagne"

Créer une opposition émotionnelle forte, jouer sur la peur du déclassement national, décrédibiliser les écologistes

Think tanks énergétiques (pro/anti nucléaire)

Données techniques, simulations économiques, études prospectives

"mix énergétique", "scénarios RTE", "objectifs 2050", "neutralité carbone"

Influencer les décideurs, apporter une rationalisation technique au débat, orienter les politiques publiques

SFEN (Société Française d’Énergie Nucléaire)

Décision précipitée, non-prise en compte des compétences locales, incohérence énergétique

"ineptie", "gâchis industriel", "décision politique", "expertise perdue"

Défendre la filière nucléaire, sensibiliser sur les impacts industriels, créer un contre-discours crédible et documenté

Cour des Comptes, ADEME

Analyse des coûts, suivi des engagements, efficacité économique

"efficacité", "coûts réels", "suivi", "soutenabilité"

Donner des outils d’évaluation neutres, crédibiliser ou critiquer les politiques engagées

Médias (Le Monde, Le Figaro, Reporterre, Contrepoints, France Info)

Traitement contrasté : modernité écologique vs sabotage énergétique

"fermeture historique", "centrale stratégique", "pénurie d’énergie", "transition nécessaire"

Polariser le débat selon l’orientation éditoriale, susciter la réaction du lectorat, amplifier les récits

Voix du Nucléaire, Sortir du nucléaire

Campagnes de communication ciblées, actions symboliques, pédagogie ou dénonciation

"acte de vandalisme", "victoire du climat", "désinformation", "urgence climatique"

Renforcer les identités militantes, faire pression sur les politiques, produire du contenu partagé

Réseaux sociaux

Mèmes, infox, témoignages, mobilisation citoyenne

"#StopFessenheim", "#VandalismeÉnergétique", "#SoutienFessenheim"

Créer de la viralité, influencer l’opinion publique, amplifier les clivages émotionnels

Annexe 3. Cartographie analytique des parties prenantes

Position

Intérêt

Acteurs principaux

Evolution 2020-2025

FAVORABLES 

(pro-fermeture &

 très actifs)

Portent la décision, l’assument dans le 

récit « transition »

Gouvernement français (Élysée ; Matignon ; Ministère de la Transition Écologique) • Préfecture du Haut-RhinADEMETerra Nova / Fondation Jean-JaurèsEELV et élus Verts locaux • ONG antinucléaires : Réseau Sortir du Nucléaire, Greenpeace, BUND (DE), TRAS (CH)

Après 2022, discours gouvernemental se nuance (relance du nucléaire) :  reste « favorable » mais se déplace  vers « HÉSITANTS » pour l’exécutif

HÉSITANTS 

(pro-fermeture mais prudents /

 ambivalents)

Valident l’indemnisation mais poussent la diversification ; 

vigilance sur sûreté & taxation verte

Commission européenne (CE)Parlement européen (groupe Renew, S&D) • JRC (évaluations technique/taxonomie) • ASN (sur les aspects sûreté, peu d’opinion politique) • RTE (analyse neutre d’équilibre réseau) • LFI (accord sur fermeture mais critique sociale)

CE glisse vers la neutralité après l’inclusion partielle du nucléaire dans la taxonomie (2022) ; 

ASN reste « passif-neutre »

PASSIFS 

(faible mobilisation, faible prise de parole)

Acceptent la fermeture sans s’exposer ou 

subissent la décision

Habitants non-militants du Haut-Rhin • Services déconcentrés (DREAL, DIRECCTE) • Certaines PME sous-traitantes (attente de reconversion)

Leur visibilité augmente lorsque les aides tardent →  

peuvent basculer dans « Opposés » 

OPPOSÉS 

(anti-fermeture & 

actifs)

Dénoncent incohérence énergétique / pertes d’emplois

SFENLes Voix du NucléaireExperts indépendants pro-nuke (Jancovici, Bouglé, Monvoisin…) • CGT Énergie, FOÉlus locaux & Région Grand EstLR, RN, Institut Montaigne, Fondation Concorde • Médias critiques : Le Figaro, Contrepoints, Valeurs Actuelles

Après les annonces EPR (2022),  industriels & think-tanks techno-souverainistes ; 

revendiquent 

«revirement du narratif»

A diagram of different colored squares

Annexe 4. La chronologie de la guerre informationnelle

Trimestre

Narratif pro-fermeture 
(institutions, ONG, anti-nucléaire)

Narratif anti-fermeture 
(SFEN, syndicats, pronucléaire)

2020 Q1

Décret d’arrêt ;
 « première étape » LTECV

Annonce CGT : 
1 100 emplois menacés

2020 Q2

Arrêt réacteur 1 : 

victoire militante

« Sacrifice industriel » (FO)

2020 Q3

Arrêt réacteur 2 ; 

dossier « transition exemplaire »

SFEN : +6 –10 Mt CO₂/an

2020 Q4

Bruxelles valide 403 M€ à EDF

Maires : 
vide industriel

2021 Q1

Pré-étude Technocentre, économie circulaire

Antinucléaires allemands et français hostiles

2021 Q2

PPE confirmée ; 

CO₂ « marginal » (Ministère TE)

RTE montre hausse import fossile

2021 Q3

EDF : démantèlement 
« modèle »

Cour des comptes : coûts sous-estimés

2021 Q4

Calendrier rassuré post-Covid

Syndicats : 
retards, précarité

2022 Q1

Discours Belfort relance EPR

RN/LR : fermeture 
« erreur »

2022 Q2

Écologistes célèbrent campagne 2022

LR promet rouvrir/stopper démantèlement

2022 Q3

Terra Nova : 
cohérence climat

SFEN campagne CO₂ + 

dépendance

2022 Q4

Taxonomie UE : 
nucléaire partiellement vert

ONG Autriche saisissent CJUE

2023 Q1

CNDP 
annonce débat Technocentre

« Déclaration de Fessenheim » 
(27 associations)

2023 Q2

#StopFessenheim 
domine Twitter (ICSI)

#ProNuke 
riposte avec études SFEN

2023 Q3

CNDP 
encadre débat public

Mission flash : 
perte de compétences

2023 Q4

COP28 : 
Fessenheim = «exemple»

Montaigne : 
risque délestage

2024 Q1

Bilan CNDP positif

CRIIRAD : 
risques sanitaires

2024 Q2

EELV aux européennes : 

victoire symbolique

RN affiche facture 
« sans Fessenheim »

2024 Q3

Ministère TE parle coopération transfrontalière

Le Figaro : 
atteinte souveraineté

2024 Q4

Fin débat : 
EDF prépare réponses

Collectifs annoncent recours

2025 Q1

Fonds reconversion +20 M€

SFEN : 
« ineptie réévaluée »

2025 Q2

PPE 2026 (SMR) : 
le dossier sert d’exemple

ONG préparent 
nouvelle mobilisation

Annexe 5. Citations avec les sources

#

Citation

Sources

URL

1

« Cette fermeture constitue une première étape dans l’objectif d’atteindre le plus rapidement possible 50 % de nucléaire… »

Dossier de presse – Fermeture de la centrale de Fessenheim (Min. Transition écologique), (§ 2)

https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/2020.02.22_eb_ew_dp_fessenheim_FINAL.pdf

2

« La France s’est engagée dans une transition énergétique qui repose, d’une part, sur la sobriété… »

Idem, (§ 3)

https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/2020.02.22_eb_ew_dp_fessenheim_FINAL.pdf

3

« Une décision conforme à l’intérêt général »

Idem, (§ 5)

https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/2020.02.22_eb_ew_dp_fessenheim_FINAL.pdf

4

« Un jalon dans la transformation du système énergétique français »

Idem, (§ 8)

https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/2020.02.22_eb_ew_dp_fessenheim_FINAL.pdf

5

« Une première étape dans la stratégie énergétique de la France, qui vise un rééquilibrage progressif… »

Communiqué PM – Arrêt R1 (§ 2)

https://www.info.gouv.fr/communique/11392-arret-du-reacteur-ndeg1-de-la-centrale-de-fessenheim

6

« Centre d’excellence du recyclage »

Diaporama Technocentre (slide 12)

https://www.debatpublic.fr/sites/default/files/2024-10/CNDP-Fessenheim_Dossier-de-presse.pdf

7

« Vitrine de l’économie circulaire »

Diaporama Technocentre (slide 15)

https://www.debatpublic.fr/sites/default/files/2024-10/CNDP-Fessenheim_Dossier-de-presse.pdf

8

« Le Technocentre ferait du Grand Est la plus grande poubelle nucléaire de l’Europe »

Déclaration de Fessenheim (communiqué ONG, § 2)

https://stop-fessenheim.org/declaration-de-fessenheim

9

« Fessenheim, c’est une mort sociale annoncée pour toute une vallée. »

Reportage France 3 

https://france3-regions.francetvinfo.fr/grand-est/haut-rhin/fermeture-fessenheim-mort-sociale-annoncee-vallee-cgt-1793411.html

10

« C’est un enterrement de première classe, mais sans le corbillard… »

Communiqué FO (§ 3)

https://www.lalsace.fr/actualite/2020/03/10/fermeture-de-fessenheim-fo-s-insurge

11

« Ce n’est pas parce qu’on ferme une centrale qu’on doit fermer les yeux sur ceux qui y travaillaient. »

Interview J. Rottner – Le Figaro (§ 6)

https://webcache.googleusercontent.com/search?q=Fessenheim+Rottner+fermer+les+yeux+sur+ceux+qui+y+travaillaient

12

« Fessenheim, c’était un outil pédagogique, un vivier de compétences. »

Tribune Les Voix du Nucléaire (§ 2)

https://www.voix-du-nucleaire.org/fessenheim-un-outil-pedagogique

13

« Fermer Fessenheim, c’est comme arrêter de manger des légumes pour se gaver de burgers… »

Blog Bon Pote (§ 4)

https://bonpote.com/fallait-pas-fermer-fessenheim/

14

« Fessenheim est une victoire des mobilisations citoyennes… »

Interview D. Cormand – Le Monde (§8)

https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/02/23/fessenheim-fermeture-d-un-symbole-nucleaire_6030628_3244.html

15

« On ferme Fessenheim sans avoir préparé l’après. C’est l’écologie du chaos… »

PE – JO 

https://www.europarl.europa.eu/doceo/document/CRE-9-2021-12-15_FR.html

16

« Fermer Fessenheim, c’est sacrifier notre souveraineté énergétique… »

Meeting Nîmes 2022 

https://rassemblementnational.fr/actualites/meeting-nimes-2022-fessenheim

17

« Sans Fessenheim, notre facture s’enflamme. »

Affiche RN (visuel HD)

https://rassemblementnational.fr/medias/visuels-europeennes-2024/fessenheim-facture.jpg

18

« Décision idéologique et précipitée »

Avis SFEN + syndicats (§§ 1 et 4)

https://www.sfen.org/app/uploads/2020/07/SFEN-Avis-Mise-%C3%A0-l%E2%80%99arr%C3%AAt-d%C3%A9finitif-du-r%C3%A9acteur-2-de-la-centrale-nucl%C3%A9aire-de-Fessenheim-le-30-Juin-2020.pdf

19

« Transition énergétique exemplaire »

Projet territoire (§ 6)

https://www.haut-rhin.gouv.fr/content/download/23387/148593/file/Projet-territoire_Fessenheim_FR_signe.pdf

20

« Coopération franco-allemande renforcée »

Projet territoire (§ 15)

https://www.haut-rhin.gouv.fr/content/download/23387/148593/file/Projet-territoire_Fessenheim_FR_signe.pdf

21

« Sabotage énergétique »

Institut Montaigne / Les Échos (§ 5)

https://www.institutmontaigne.org/expressions/transition-energetique-engagements-tenus

22

« Souveraineté – Décarbonation – Innovation »

Discours Belfort (§ 4)

https://www.elysee.fr/emmanuel-macron/2022/02/10/reprendre-en-main-notre-destin-energetique