De la cérémonie d’ouverture des jeux olympiques jusqu’à celle de clôture des jeux paralympiques, le monde entier a eu les yeux fixés sur la France. Un évènement mondial couvert par 20 000 journalistes et 6,000 médias presse accrédités à travers 171 pays, 11,000 heures de diffusion : une exposition médiatique inédite et un florilège de vidéos et d’images relayées sur les réseaux sociaux ou plateformes de streaming.
Et pourtant, les coulisses de ces jeux olympiques et paralympiques furent le terrain d’une stratégie de guerre de l’information pour démontrer le déclin des valeurs occidentales. En particulier, un pays s’est montré particulièrement actif dans ce domaine.
Le point de départ
En février 2022, lorsque la Russie a débuté son « opération spéciale » contre l’Ukraine, le comité international olympique (CIO) a manifesté son indignation et recommandé le bannissement des athlètes Russes et Biélorusses de toutes les compétitions internationales sous prétexte que les «(…) athlètes russes et bélarussiens peuvent continuer à prendre part à des événements sportifs, de nombreux athlètes ukrainiens sont dans l’impossibilité de le faire en raison des attaques menées contre leur pays. » Sans toutefois prendre de décision.
La décision du CIO interviendra en octobre 2023 avec une participation autorisée de ces athlètes sous bannière neutre. Elle provoqua l’ire du Président russe, Vladimir Poutine, qui l’a qualifiée de « discrimination raciale et nationale » . Il ne s’agit pas ici d’un commentaire de la décision mais d’un champ lexical de propagande d’une haine de « l’occident » contre le peuple russe et une incitation au nationalisme.
Telegram et les médias en ligne pro russe à la manœuvre, les médias occidentaux à la risposte
Pour protester contre l’absence de la Russie aux jeux olympiques 2024, le soutien de la France à l’Ukraine et influencer le peuple russe sur la décadence des valeurs occidentales, une véritable stratégie de guerre de l’information est mise en œuvre. Elles se matérialisent par des publications sur le réseau social Telegram et différents médias en ligne dès le mois de juillet 2023.
C’est ainsi qu’est publiée sur un canal pro russe du réseau social Telegram, une vidéo intitulée « Olympic has fallen ». Elle reprend les codes d’un documentaire, la voix de Tom Cruise est usurpée. Il alerte des risques de violence et dénigre le comité international olympique. L’acteur américain dément toute participation à ce documentaire ce qui permettra un écho de cette opération très limité en occident.
La vidéo est analysée par les équipes du MTAC (Microsoft Threat Analysis Center) qui reconnaissent un engagement de temps considérable pour sa création et identifient le recours à de l’audio générée par l’intelligence artificielle ressemblant à la voix de Cruise pour impliquer sa participation. Nul doute alors que les acteurs de cette guerre de l’information disposeront d’importants moyens financiers pour mener cette opération.
Figure 1 - Olympics has fallen
A partir d’octobre 2023 et pendant toute la période précédant les jeux olympiques, de multiples opérations tentent de saper l’engouement que suscite l’évènement d’une part et de perturber la légitimité du Comité International Olympique (CIO) d’autre part. L’objectif semble être un double fiasco économique et populaire.
Ces opérations se matérialisent par l’avalanche de messages d’informations sur des chaines « Telegram », sur le réseau social « X » et sur des médias en ligne pro-russes. Elles se concentrent sur 3 axes de déstabilisations essentiels :
- Annoncer le futur échec des jeux olympiques, (Axe 1 : Déception de l’évènement).
- Dénoncer l’insalubrité de la ville de Paris, (Axe 2 : Ternir l’image de Paris).
- Dénoncer l’insécurité en France, guerre de l’information (Axe 3 : Décadence des valeurs occidentales).
Ci-dessous quelques exemples de communications à titre d’illustration :
Figure 2- TF1 : Les Jeux Olympiques perdent leur parrains | Figure 3 - la Seine plus polluée que le Gange | Figure 4- Réalité Actuelle : Le vol d’équipement d’athlète australien |