La volonté de puissance des Big Tech dans le secteur de la santé

Il ne se passe pas un jour sans que nous entendions parler des géants du numérique. Il suffit d’ouvrir un journal ou un site d’information en ligne pour trouver une annonce qui concerne ces entreprises, aussi indispensables que redoutées dans notre siècle digital. L’atteinte à la libre concurrence ou à la protection des données sont les risques les plus souvent évoqués à leur encontre. Nous l’avons encore vu récemment avec la confirmation de l’amende record de 4,3 milliards d’euros pour Google, condamné par l’Union Européenne « pour avoir abusé de la position dominante de son système d’exploitation Android ».

A l’inverse, les analystes s’enthousiasment souvent sur les innovations, les nouveaux services digitaux ou les investissements de ces sociétés. Une part croissante de ces informations concerne les activités de « bien-être », principalement en lien avec les objets ou applications connectés. On remarque également de nombreuses avancées dans le domaine de la santé, dans les secteurs pharmaceutique ou médical.

Nous avons volontairement pris les GAMAM[1] comme prisme car ces sociétés sont certainement les plus représentatives du secteur numérique mondial. Ces entreprises de taille inégalée dégagent de tels bénéfices qu’ils possèdent les moyens financiers de se lancer sur de nouveaux marchés. Ils appliquent une stratégie de diversification économique sans cesser de vouloir être les premiers sur leur marché principal, celui des logiciels et des réseaux sociaux. Dans ce contexte, leur intérêt pour un secteur de la santé déjà en pleine croissance avant la pandémie de COVID 19, est évident. Quelle stratégie de puissance ces entreprises ont-elles mis en place pour investir un secteur, celui de la santé qui est régit par un serment d’Hippocrate qui semble tellement éloigné des stratégies avouées, ou inavoués, de ces géants technologiques : « Admis(e) dans l’intimité des personnes, je tairai les secrets qui me seront confiés ». « Je ne tromperai jamais leur confiance et n’exploiterai pas le pouvoir hérité des circonstances pour forcer les consciences ». « Je ne me laisserai pas influencer par la soif du gain ou la recherche de la gloire ».

 

Pierre Le Vu H., Pierre Sicard, Olivier Saloit, Christophe Vérouquin
Auditeurs en MSIE - Executive MBA en Management Stratégique et Intelligence Economique

 

Lire le PDF : VolontedepuissancedesBigTechdanslasanté.pdf (ege.fr)

 

[1] GAMAM : Google, Amazon, Meta, Apple, Microsoft