Le secteur agricole français : un outil de puissance mal exploité

Forte de sa géographie et de son histoire agricole, la France a su adapter, moderniser et améliorer son agriculture jusqu’à atteindre la première place parmi les producteurs européens. Ces éléments demeurent, pour l’Hexagone, une source de puissance non-négligeable. Cette dernière s’incarnant au travers de 3 aspects : l’offensif, le défensif et le soutien. Malheureusement, ces capacités sont exploitées inégalement, et rarement à leur pleine capacité.

Les caractéristiques de la France en font une puissance offensive agricole forte, lui permettant, pourvu qu’elle en ait la volonté, non seulement mettre en place, grâce à ses exportations, des liens de dépendance économique à son avantage, mais aussi la mise en œuvre de manœuvres d’intelligence juridique. En effet, ces dernières pourraient s’appuyer sur l’avance française en matière d’agriculture respectueuse de l’environnement, afin de contribuer à l’instauration de normes favorisant indirectement le modèle agricole français, car contraignant ses concurrents directs à opérer des mises en conformité. En dépit de ses indéniables qualités, le volet offensif de la puissance agricole française demeure malheureusement peu employé.

La puissance agricole française dispose également d’un aspect défensif. En effet, la capacité nationale à sauvegarder sa production, notamment via son savoir-faire en réaction aux épidémies, permet de sauvegarder son autonomie par la prévention d’une dépendance économique induite par une faible production. Le volet défensif consiste également en une prise en compte des difficultés rencontrées par la filière agricole et en la mise en place de stratégies ciblées, afin de développer les secteurs à risque et, ce faisant, de remédier aux dépendances existantes. Le volet défensif demeure le plus développé des trois, peut-être de par l’intérêt français pour les questions de souveraineté nationale.

La puissance agricole française s’incarne aussi par le volet du soutien que lui apporte la puissance publique. Il regroupe les diverses activités permettant de renforcer indirectement les aspects offensifs et défensifs. C’est le cas, notamment des dispositifs mis en place afin de remédier aux problématiques sociétales touchant le monde agricole et impactant la pérennité de la filière. Le volet soutien inclut également les diverses mesures de formation et d’innovation permettant à l’agriculture française et à ses opérateurs, de conserver son niveau d’excellence et de faire face aux enjeux futurs du secteur. Bien que le traitement de certains sujets tels que la gestion des problématiques sociétales demeure insuffisant, le volet défensif rencontre un succès global du fait de l’efficacité de son écosystème formation-recherche-innovation.

 

Alésia Humbert, Bogdana Shynkarenko, Cyril Ribani

Fiona Di Guisto, Grégoire Louineau, Julien Coquerel

Loik Le Cam, Lucas Wendling, Lucie Calonne

 

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