Les pratiques des puissances émergentes en matière de guerre de l'information par le contenu

Aujourd’hui, l’information est l’un des moyens privilégiés d’action des États et Organisations dans leurs affrontements divers. Le développement des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) et un plus grand accès à internet ont contribué à réduire la fracture numérique entre les grandes puissances traditionnelles et les pays considérés comme périphériques. La pratique de la guerre informationnelle s’est donc répandue et cette réalité peut s’observer dans des pays considérés comme étant loin du cœur de l’activité stratégique mondiale.

Obéissant à des logiques de pouvoir interne et/ou d’influence extérieure, ces États et/ou Organisations mettent en œuvre de véritables stratégies informationnelles.  En effet, Le désir de démocratisation croissante de leurs sociétés donne une primauté nouvelle aux opinions publiques au travers de multiples campagnes de désinformation, de manipulation ou d’influence.  Autres champs d’application de la guerre informationnelle :  les enjeux électoraux, les conflits entre communautés ethniques ou religieuses, les compétitions économiques, les conflits frontaliers ou les rapports de force avec la communauté internationale, etc. 

Les stratégies informationnelles mises en place sont particulièrement efficaces et contribuent à modifier profondément les perceptions et croyances dans ces sociétés. Elles sont parfois utilisées à grande échelle, souvent sans aucune éthique et en toute impunité. Le bas ou moyen niveau d’éducation des populations, l’absence d’institutions démocratiques fortes et indépendantes, le manque d’accès aux moyens alternatifs de vérification, constitue, entre autres, un terreau fertile à son expansion. Les conséquences qui s’en suivent se traduisent, souvent, par la recrudescence de révoltes et de mouvements sociaux ou idéologiques (wokisme, panafricanisme, kémitisme, anti-impérialisme, etc.), de violences politiques ou communautaires…

La non-reconnaissance ou la minimisation de cette réalité par les Etats, notamment les Etats occidentaux sont à la base de plusieurs maladresses et d’erreurs d’appréciation. D’autres pays l’ont bien compris (Chine et Russie) ce qui leur permet de mieux redéfinir les rapports avec ces Etats dont les sociétés sont en quête de reconnaissance, de réparation des injustices et de préjudices passées, d’affirmation de leur identité et « indépendances ».

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Benoit Assala, Moustapha Diaby, Coretta Meylon, Kitchafolwori Sekongo
Auditeur en MSIE - Executive MBA en Management Stratégique et Intelligence Economique