L’incohérence des anti-nucléaires

Pour certains comme Greenpeace ou autres partisans écologistes, la lutte contre l’énergie nucléaire est le fer de lance pour la transition énergétique. À l’heure où il est tendance pour les Etats de céder aux pressions de minorités agissantes sur le sujet, on ne peut que regarder avec impuissance la centrale nucléaire de Fessenheim baisser le rideau.

Jeux d’influence cachés

En France, durant la dernière décennie, c’est à tour de rôle que les politiques annonçaient la fermeture prochaine de la plus vieille centrale électrique de France. Il aura fallu deux gouvernements successifs pour en venir à bout, et ceux, contre l’avis de l’Autorité de Sureté du Nucléaire (ASN) et l’exploitant, à savoir EDF. Les vainqueurs sont des ONG environnementales antinucléaires ou des militants voulant une sortie du nucléaire. Leurs arguments sont divers, mais se concentrent autour de deux axes : gestion des déchets problématiques et risques en cas d’incident. Mais ces personnes qui prétendent agir pour la défense de notre Terre sont en vérité, soit des naïfs convaincus, soit des lobbyistes infiltrés pour le compte des énergies carbonées.

Il est facile pour tout le monde de comprendre les implications derrière la fermeture de la centrale de Fessenheim. Il faut combler ce manque à produire. Initialement, cette fermeture devait être synchronisée avec le lancement du troisième EPR de Flamanville. Mais il est aujourd’hui, monnaie courante d’apprendre la date de fin de chantier reportée en raison de nouveaux problèmes. Ce chantier maudit est aujourd’hui annoncé pour 2023. Alors, comment faire alors pour produire les 12,32 TWh produits en 2019 par le cœur nucléaire ? Il est plus que naïf que de miser sur des mégas fermes de panneaux solaires ou turbines éoliennes. Le projet d’implantation massive de panneau solaire dans le Haut-Rhin pour remplacer Fessenheim n’apporterait que 17% de la puissance de la centrale. Tout en misant sur une production continue, ce qui pour des panneaux solaires est illusoire. Détail qui a son importance, l’ensoleillement de la région est seulement de 13%.

La pollution charbon pour être plus écolo ?

Afin de continuer, dans le but de compenser cette perte soudaine d’énergie, EDF va devoir se tourner vers des centrales thermiques. Ces dernières pèsent lourd en production carbone face à leurs sœurs nucléaires. Là où l’électricité nucléaire émet seulement 6g de CO2 par KWH, celle produite au gaz en émet 500g et 1000g pour l’énergie provenant du charbon. On parle souvent de choisir entre la peste et le choléra, mais dans notre cas, cela revient à choisir entre une grippe et un cancer des poumons.

Même s’il est nécessaire de croire en les sources d’énergies renouvelables telles que l’éolien, le solaire ou l’hydraulique, il faut arrêter de promouvoir ces sources au nom de la transition énergétique. Le mirage qu’est cette transition ne prend pas en compte de multiples éléments. Pour n’en citer qu’un, la délocalisation de la pollution, car c’est de ça qu’il s’agit. Afin que nous ayons une électricité verte, il faut importer des panneaux solaires ou turbines éoliennes. Biens qui sont produits pour la grande majorité en République Populaire de Chine de manière très polluante et qui nécessitent des matières premières extraites de manières identiques et dans des conditions humaines plus que déplorables.

Il est alors plus réaliste et surtout plus écologique, de parler de complémentarité énergétique, où les sources d’énergie renouvelable produisent en parallèle des centrales nucléaires, tout en réduisant la part d’électricité carbonée. La croissance actuelle de la France et du monde n’est pas en phase avec la fermeture de nos centrales nucléaires qui sont poumon électrique de notre pays.

 

Anthony Martinez Rouquette
24ème promotion d'excellence SIE