Quels sont les meilleurs outils de planification stratégique ?
L’environnement économique dans lequel évoluent les entreprises est aussi complexe qu’incertain, et ses fluctuations sont aussi rapides qu’imprévisibles. Les entreprises ont donc tout intérêt à mettre en place des méthodes de planification stratégique pour leur permettre de choisir une direction dans laquelle se diriger. La complexité de la chose est telle que les compétences humaines ne suffisent que rarement et qu’il est de plus en plus nécessaire de faire appel à des outils numériques de planification stratégique, bien plus rapides et précis que l’homme. Ces outils permettent de traiter et visualiser des données massives, en temps réel ou sur des variables de temps données, et permettent de centraliser l’information pour la rendre accessible par tous les collaborateurs.
Qu’est-ce que la planification stratégique ?
Pour comprendre l’intérêt d’avoir recours à ces outils, il est important tout d’abord de définir la notion de planification stratégique. Elle regroupe dans les faits les démarches et les moyens que les entreprises mettent en œuvre pour définir leurs objectifs sur une période donnée, et pour y parvenir. Pour ce faire, il faudra donc analyser le contexte économique, le comprendre, et le comparer aux ressources disponibles (les ressources financières, humaines, techniques, ou même les savoir-faire et les performances, tout cela peut être pris sous l’angle d’une ressource).
Cette comparaison, alignée avec l’objectif que l’entreprise ou n’importe quel acteur économique s’est fixé en amont, donne une meilleure idée de la meilleure façon de l’atteindre, et des étapes logiques à mettre en place pour anticiper et s’adapter en cours de route. En clair, la planification stratégique permet de sécuriser sa voie vers un objectif économique en limitant au maximum l’influence néfaste des aléas rencontrés sur le chemin. La route étant complexe et parcourue par de nombreux concurrents, il faut recourir à des outils de pointe pour ne pas se faire distancer ou ralentir.
Avantages pour les entreprises dans un contexte compétitif
Plus concrètement, si l’on se replace dans le contexte économique qui entoure les entreprises, la planification stratégique est l’outil qui permet de rester concurrentiel en se projetant dans le futur. Par exemple en identifiant des opportunités avant tout le monde, en anticipant un choc économique ou politique (comme un changement de présidence, une nouvelle réglementation bientôt en vigueur ou simplement en discussion...) et en adaptant sa stratégie et ses ressources pour limiter les pertes et accentuer les gains. Cela permet à l’entreprise de suivre le marché sans craindre trop de bouleversements dus à tous les facteurs opposés à ses performances, de s’adapter, de réagir et d’optimiser son fonctionnement.
Avantage 1 – Anticipation et réduction des risques économiques
Le premier avantage de la planification stratégique est donc la capacité de réduire les risques financiers en anticipant les cycles économiques. Ainsi, en prévision d’une hausse des matières premières ou des coûts de transport, il est possible grâce à une bonne planification de prendre les devants et d’adapter une chaîne de production ou de distribution des mois avant que les coûts n’augmentent. Par exemple en misant sur des véhicules électriques pour le transport en anticipant une crise du carburant, ou en bannissant certains pesticides d’un mode de production en anticipant leur future interdiction. De ce fait, l’entreprise n’est pas prise au dépourvu et ne subit pas d’arrêt ou de pause dans son activité le temps de se réorganiser en urgence. Le coût de l’adaptation peut alors être considéré comme un investissement prévisionnel dont elle tirera des bénéfices dans le futur, distançant sa concurrence qui n’aura pas eu le flair d’en faire de même. En résulte une meilleure stabilité, menant à de meilleurs résultats financiers lissés sur le moyen terme.
Avantage 2 – Meilleure allocation des ressources économiques
La stabilité et la vue à long terme de la situation économique permettent de mieux fixer et ordonner les priorités de l’entreprise en ce qui concerne la distribution de ses ressources. Les ressources financières évidemment, en décidant d’investir prioritairement dans la recherche, dans un nouveau marché porteur, ou en réorientant les capitaux avant que le marché ne s’effondre ; mais aussi les ressources humaines, en recrutant de nouveaux partenaires pour gonfler les effectifs, voire en allouant plus de personnes à une tâche déterminée. Clairement, la planification à long terme permet de limiter la part de hasard dans l’utilisation des ressources pour se concentrer dans le domaine où celles-ci auront le meilleur rendement global à long terme.
Outils essentiels pour la planification stratégique
Si une petite entreprise aux activités limitées et épargnées par les fluctuations de marchés peut très bien planifier sa stratégie elle-même, il en va différemment des grandes entreprises. Celles-ci, de par leur étendue parfois internationale, le nombre de services et d’employés, la sensibilité des activités... deviennent de plus en plus sensibles aux variations. Elles doivent donc utiliser des outils numériques de planification comme les matrices SWOT et PESTEL pour construire des stratégies à la fois précises et réalistes, et anticiper différents scénarios.
Matrice SWOT
Une bonne planification stratégique repose donc, comme nous l’avons vu, sur la connaissance préalable de quatre paramètres essentiels : les forces et les faiblesses de l’entreprise, les opportunités présentes et à venir, et les menaces. La matrice SWOT (pour Strengths, Weaknesses, Opportunities, Threats) permet de rassembler les informations sur ces facteurs clés pour les mettre en rapport et mieux comprendre leurs relations et comment l’un peut influer sur l’autre, dans le but de conserver un bon équilibre.
Matrice PESTEL
La matrice PESTEL, complémentaire du SWOT, va elle étudier plus profondément le contexte économique dans lequel évolue l’entreprise en mettant en rapport les facteurs politiques, économiques, technologiques, environnementaux et légaux. Cela pour pouvoir anticiper de futures évolutions positives comme négatives qui auraient un impact sur l’entreprise. Une nouvelle réglementation, un changement de fiscalité, une hausse des prix des matières premières ou une nouvelle technologie porteuse.
Analyse des scénarios et prospective
D’autres outils basés sur l’analyse massive de données et des intelligences artificielles permettent de prendre en compte les données de ces matrices pour élaborer des scénarios potentiels, selon leurs probabilités. Ils créent différents embranchements en fonction de plusieurs variables clés, pour donner aux décideurs une meilleure vision d’ensemble à long terme, parfois sur plus de 10 ans, et leur donner l’opportunité de se préparer à une éventuelle crise.
Comment mettre en place une planification stratégique efficace
La planification stratégique repose sur l’utilisation des bons outils au bon moment pour acquérir une meilleure compréhension de la situation et des possibilités avant d’élaborer les étapes du parcours vers les objectifs que l’on s’est définis.
Étape 1 – Diagnostic stratégique
C’est lors de cette première étape que l’on utilise les matrices SWOT et PESTEL, pour dresser un état des lieux à l’instant T de l’entreprise et du contexte dans lequel elle évolue. La matrice SWOT permettra donc le diagnostic interne de l’entreprise, tandis que la PESTEL se concentrera sur le diagnostic externe. Cette première étape obligatoire franchie, l’entreprise pourra définir ses objectifs en fonction.
Étape 2 – Définition des objectifs et choix stratégiques
Le diagnostic précédent sert de base à la définition des objectifs, qui doivent être clairs et mesurables, mais surtout réalistes et alignés sur les possibilités réelles de l’entreprise. C’est lors de cette étape que l’entreprise doit décider si elle se réoriente, redistribue ses ressources, mais aussi définir les étapes à suivre, avec pour chacune une deadline (ou date butoir) qui servira de checkpoint durant le parcours, qui peut prendre plusieurs années en fonction de la stratégie.
Étape 3 – Mise en œuvre, suivi et ajustements
L’exécution de la stratégie en elle-même ne vaut que par la précision avec laquelle l’entreprise suivra scrupuleusement le planning qu’elle s’est fixé et accordera ses réactions en fonction de son diagnostic initial, au risque de sortir des scénarios prévus et de devoir recommencer. Pour le suivi de la stratégie, de nombreuses entreprises décident de créer un service dédié, composé de spécialistes diplômés en management stratégique, qui auront la tâche unique de repérer les écarts et de procéder aux réajustements en temps réel.
La planification stratégique comme levier de compétitivité
Si l’on peut considérer la planification stratégique comme un levier de performance et un moyen d’anticipation des risques pour l’entreprise, il est important de la considérer aussi à la lumière de la concurrence existante. En effet, les performances d’une entreprise ne peuvent avoir de sens que comparées à d’autres. Par analogie, on pourrait dire qu’une course n’en est pas une si l’on ne compare pas sa propre position avec celle des concurrents. La planification stratégique doit donc incorporer dans ses paramètres l’avancée de la concurrence, pour s’y adapter et réagir, adapter son modèle économique, utiliser de nouvelles voies de promotion, mais aussi déceler des possibilités de coopération et d’alliances susceptibles de tirer tout le monde vers le haut.
Plus qu’un simple outil de prise de décision, la planification stratégique constitue presque une obligation pour les grandes entreprises modernes pour rester compétitives et amortir les cahots de leur route vers la réussite.