Smart City modèle de développement pour la ville de Casablanca ?

« Ne pas comprendre la nature des transformations en cours peut conduire à l’oubli ou à l’insignifiance. En revanche, comprendre ces transformations peut permettre à n’importe quel territoire de s’inscrire dans la mutation à l’œuvre. »

De la cité à la ville, notre Histoire nous amène à l’évolution de notre vie en communauté et à la construction de nos espaces de vies et d’interactions. Construite autour de secteur économique, la taille des villes s’est accrue au fur et à mesure que leurs vocations se dessinaient, ville commerciale, industrielle, agricole, minière, touristique, portuaire. Au fil du temps de l’histoire, de la guerre et de la paix autour de richesse convoitées ou pour leur positionnement géopolitique, les villes deviennent des capitales religieuse, politique et économique, certaines se sont transformées en hub industriels, des puissances fédératrices qui portent les nations qui se créent autour.

Les villes portent notre propre Histoire, celles de nos cultures, de notre indépendance et celles de l’innovation. Elles sont des musées à ciel ouvert, portent le poids des révolutions, elles sont marquées par ceux qui étaient là avant nous. Elles nous affectent comme nous les affectons, elles sont l’enceinte de nos souvenirs et de notre existence présente et future. Bien que visuellement statiques, elles subissent, comme nous, le temps. Des villages qui deviennent villes avant de constituer des pôles urbains, métropoles ou mégapoles.

Pour apporter des éclairages sur la naissance des pôles urbains d’aujourd’hui, il est important de jeter un regard sur les différentes visions qui ont marquées l’histoire de l’évolution des villes, de la Cité idéale de Platon à la Smart City. 

histoire de la ville

Le point de vue philosophique a marqué la perception des villes par les différents philosophes, peintres et écrivains de l’antiquité à la renaissance. Tous s’accordaient sur le lien entre la ville et le gouvernement.

 Les questions des inégalités et du manque d’espace guidaient leur réflexion quant à l’état de la cité et son devenir, comme cité de l’État. Ces courant de pensée nous ont permis de mettre en avant le premier socle de la construction d’une cité (ville), sa démographie et sa gouvernance politico-économique.

Pour les architectes et urbanistes de l’époque contemporaine, les villes sont devenues victimes de leurs propres succès et de leurs capacités à s’étendre, dans tous les sens, créant ainsi dans leurs élans beaucoup de dégâts, supportés en grande partie par l’Homme et l’environnement. Pour eux, cet élan doit être maitrisé et l’expansion des villes doit désormais répondre à des normes et des standards aptes à crées des espaces de vie inclusifs et confortables.

Sous l’angle de la problématique de la croissance démographique, la ville est conçue comme un lieu de vie devant garantir le bien-être de ses habitants, elle doit être construite dans une logique de planification réfléchie et maitrisée pour mettre fin à un auto-développement anarchique qui nécessite après coup des politiques de rattrapages continues trop couteuses et souvent inefficaces. La qualité de vie de l’élément humain est au centre de cette planification qui se doit d’être multi dimensionnel.

Avec l’industrialisation et l’arrivée de l’économie de marché, les villes ont subi un pression démographique considérable dont l’impact social était pour la première fois étudiée à travers l’apparition d’une nouvelle discipline en outre la sociologie. Durkheim, l’un des fondateurs de ce nouveau courant sociologique s’intéresse au phénomène de l’urbanisation et de l’homme. Toutefois, différents sociologues se sont intéressés à la relation de l’homme avec son espace, notamment Maslow à travers sa pyramide des besoins qui stratifie les priorités des Hommes dans la vie. À partir des besoins primaires jusqu’à celui de l’affirmation de soi sur le plan sociétal, les plus démunis livrent un combat quotidien à la pauvreté à travers un chemin difficile d’une ascension sociale vers un cadre de vie plus aisé. En effet, la ville offre plusieurs cadres de vie aussi opposés les uns aux autres, des bidonvilles aux quartiers chics, des ghettos aux résidences sécurisées, des conditions de vie contradictoires entre les zones d’opulence et celles de la pauvreté absolue, qui créent un fossé entre les composantes d’une même société où le sentiment d’exclusion sociale devient un facteur de communautarisme, de radicalisme et de criminalité.

Cette fragmentation de la ville nous pousse à requestionner la place du citoyens et son droit d’accès à des conditions de vie meilleures qui respectent la dignité humaine et permet son émancipation.

 

Hinde El IDRISSI DAFALI : Coordinatrice

Bahia DRISSI

Bilal HRAZEM

Ibrahima SORY

Mohamed Ali HABOUHA 

Mohsine BOUYA

Thomas GUESSAN

 

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