Au lendemain des affrontements indo-pakistanais de mai 2025, une campagne de dénigrement a été mise en place par la république populaire de Chine afin de saper les perspectives de vente du Rafale et de porter atteinte aux intérêts de la France en Asie. Bien, qu’ayant bénéficié d’une visibilité importante, la manœuvre semble avoir eu peu d’effet sur les contrats. Aucun État, ni prospect n’a pour le moment renoncé à l’achat de Rafales. Cette campagne de dénigrement, reposant sur un écosystème médiatique complet, s’est accompagnée d’une mobilisation des ambassadeurs et des attachés de défense chinois dans le but de promouvoir les aéronefs de défense chinois. Ainsi, l’analyse de cette manœuvre démontre la capacité de Pékin à mettre en place une campagne d’influence contre les intérêts français.
Le point de départ de l’opération chinoise anti-française
À la suite de l’attentat de Penhalgam dans le Cachemire indien le 22 avril 2025, les tensions se sont catalysées entre l’Inde et son voisin pakistanais[i]. Entre le 24 avril et le 7 mai 2025 des échanges réguliers de tirs ont lieu aux abords de la frontière. Au paroxysme des tensions, dans la nuit du 6 au 7 mai 2025, l’Inde a réalisé une série de frappes de missiles sur des cibles au Pakistan. Cette opération nommée Sindoor, aurait vraisemblablement engagé entre 100 et 200 aéronefs indiens et mobilisé en retour la défense anti-aérienne pakistanaise[ii]. Les frappes indiennes, limitées mais profondes, ont assurément imposé un coût élevé tant aux militants du Jaish-e-Mohammed (JEM) qu’au Lashkar-e-Taiba (LET) présents sur le territoire pakistanais, remplissant l’objectif opérationnel indien[iii].
Cependant, cet affrontement aérien conventionnel, le plus intense entre les deux pays depuis 1971, a mené à une attrition pour la partie indienne[iv]. Trois aéronefs ont été abattus par la défense pakistanaise : un Sukhoï, un Mirage-2000 et un Rafale[v]. La perte par les forces indiennes d’un fleuron de Dassault Aviation s’avère être une opportunité pour le compétiteur chinois de mener une campagne de dénigrement à l’encontre de l’avion de chasse français.
Ainsi, dans quelle mesure la République populaire de Chine est-elle en capacité de mener une campagne de déstabilisation d’envergure contre les intérêts français par une manœuvre de dénigrement du Rafale ?
De prime abord, le modus operandi chinois repose tant sur un écosystème médiatique numérique que sur des relais diplomatique (I) ; cette manœuvre coordonnée vise à porter atteinte au constructeur français et aux intérêts de la Nation en Indopacifique (II) et doit être mise en perspective avec le contexte géopolitique actuel (III).
Une campagne de dénigrement chinois reposant sur une écosystème médiatique complet
La campagne de dénigrement ayant porté atteinte au Rafale, à Dassault Aviation et à la France s’appuie sur un écosystème médiatique complet. À l’aide de la matrice DISARM Red Framework, il est possible d’identifier et de qualifier les différentes méthodes utilisées au sein de cette manœuvre de désinformation[vi].
À la genèse de cette campagne se trouve une fausse publication en date du 7 mai 2025 reprenant les codes d’un média égyptien anglophone QNews. L’utilisation malveillante de la charte graphique d’un vecteur d’information a pour objectif de tromper l’audience cible via la diffusion de narratifs grâce à l’utilisation d’une structure perçue comme légitime (Tactique de développement de contenu : T0085.003 de la matrice DISARM)[vii].
En l’espèce, le contenu diffusé est le suivant : « Le gouvernement français a demandé à l'Inde de mettre immédiatement à l'arrêt ses avions de combat Rafale. Cette demande fait suite à la destruction de trois avions Rafale par l'armée de l'air pakistanaise hier soir, ce qui a incité la France à exhorter l'Inde à cesser d'utiliser les avions Rafale dans le cadre de ses opérations contre le Pakistan ».
Par la suite la fausse publication a été repostée sur une plateforme d’information chinoise (sina.cn) et partagée sur X (ex-Twitter) par un influenceur proche du Parti Communiste Chinois (@ShaingaiPanda) où le contenu a été vu près de 200 000 fois[viii].
Le relais d’une information fallacieuse par différents vecteurs numériques constitue un moyen de diffuser le narratifs auprès de nouvelles audiences-cibles, en l’occurrence internationale via X et nationale chinoise via sina.cn (Tactique de délivrance de contenu : T0114.001 et 002 de la matrice DISARM).
Le recours de la Chine aux mesures actives de la guerre froide
Dans un article publié dans la revue Les notes du CREOGN parues en 2024, Pascal Martin souligne le renouveau des « mesures actives « soviétiques avec le numérique et la « russianisation » des opérations de manipulation de l’information.
Et Pascal Martin de préciser :
« Les mesures actives soviétiques reposaient sur l'imbrication de trois types de mesures :
- les mesures « noires » : comprenant les opérations clandestines, l'emploi d'agents d'influence, la création de fausses informations et preuves ;
- les mesures « grises » : employant le parti communiste et ses implantations à l'étranger, les ONG, les instituts de recherche affiliés à l'URSS et les stations de radios clandestines ;
- les mesures « blanches » : correspondant à l'influence menée grâce aux actions diplomatiques, aux échanges financiers, et aux aides humanitaires ».
Ce savoir-faire a été reproduit par l’Etat communiste chinois pour nuire à l’image de l’industrie de défense française à travers le cas du Rafale. Près de deux semaines plus tard, le 21 mai 2025, un autre axe d’attaque réputationnel a été utilisé à l’encontre du Rafale via l’amplification de propos inauthentiques attribués à Dave Laksno, membre de la chambre des représentant de la République d’Indonésie s’occupant des questions de défense. En l’espèce, les propos de Dave Laksno ont été sortis de leur contexte, déformés puis amplifiés pour crédibiliser une rumeur selon laquelle l’Indonésie s’apprêtait à reconsidérer sa commande de 42 Rafales datant de 2022[ix].
La rumeur semble provenir d’un article publié le 14 mai 2025 par le South Morning Post, lequel soutient que l’Indonésie était en train de réexaminer le possible achat de Rafale à la suite des performances de l’aéronef français lors de l’affrontement entre l’Inde et le Pakistan[x]. L’information est par la suite republiée sur military.china.com, site de référence chinois en matière de questions militaires[xi].
Le narratif quitte l’Asie pour l’Europe où il est notamment repris par le site Pravda.com, lequel fait partie de la nébuleuse de guerre informationnelle utilisée par le réseau Portal Kombat[xii]. Le site de propagande utilise comme référence un site spécialisé espagnol (Galaxia Militar) lequel source à son tour un site d’information népalais (Asia Live)[xiii]. La diffusion sur le site espagnol peut être intentionnelle ou le fruit d’une négligence liée à l’absence de vérification des faits.
La reprise par des sites spécialisés est un moyen d’amplifier le narratif via l’attraction de médias traditionnels (Tactique 09 délivrance de contenu : T0114.002 et T0117 de la matrice DISARM). La diffusion du même narratif via le site inauthentique qu’est Pravda constitue une amplification d’information (Tactique de délivrance de contenu : T0049.007 de la matrice DISARM)
La recherche de résonance chez les adeptes du jeu vidéo
Un autre vecteur de diffusion du narratif anti-Rafale consiste à détourner et à diffuser des images issues de jeux-vidéo. En l’espèce, des captures d’écran du jeu Arma 3 ont été utilisées, prétendument pour illustrer les affrontements aériens entre le Pakistan et l’Inde[xiv]. Ces vidéos, manifestement fausses, sont facilement identifiables et vérifiables d’autant plus lorsque les aéronefs en vidéo sont des Mig-29 et non des rafales et proviennent d’un short YouTube en date du 10 novembre 2024[xv].
Ces vidéos, diffusées en arabe, chinois et anglais sont devenues virales en Chine sur Douyin et au Pakistan sur Weibo[xvi]. Si bien que la vidéo a été reprise par le journal officiel du comité municipal de Pékin, affilié au Parti Communiste Chinois (PCC)[xvii].
La diffusion de ces vidéos sorties de leur contexte, mais représentant une opportunité toute trouvée dans le conflit au Cachemire, ont ainsi permis de tromper l’audience. Cette représentation plausible et opportune se fait ainsi le relais d’un Rafale fragile et destructible (Sélection des canaux : T0105.002 et TA 0023 de la matrice DISARM).
Parmi les axes développés dans la campagne de dénigrement, l’utilisation de sketchs humoristiques a permis de déployer davantage le narratif. L’humoriste « Frère Hao » a réalisé près de 80 millions de vues en 48 heures sur Douyin grâce à son sketch « l’avion que je viens d’acheter vient de se faire abattre »[xviii]. Le recours à un humoriste employé de Joy Media Group, prouve que les narratifs anti-rafale ont également été relayés par des acteurs privés chinois[xix]. Les vidéos ont par la suite été repartagées par différents utilisateurs chinois, pakistanais ou indonésiens, tous relativement proches du PCC. Sur YouTube, le titre associé à la vidéo a été relayé par 155 chaines dont 17 semblent être vraisemblablement inauthentiques.
En l’espèce, il se pourrait que les commanditaires aient recruté une agence privée comme Joy Média Group pour diffuser le narratif anti-rafale (Partage de contenu de vidéo via acteur recruté : T0105.002. T0091.002 de la Matrice DISARM). Cette visibilité a été amplifiée artificiellement sur les réseaux et sur YouTube (Essaimage : T0049.005 de la matrice DISARM).
De plus, la campagne informationnelle, menée dans le champ immatériel, a été corroborée par une un manœuvre coordonnée des ambassadeurs et les attachés de défense chinois[xx]. Citant un service de renseignement, Associated Press appuie l’idée selon laquelle les représentants du PCC auraient tenté de saper les ventes du Rafale dans plusieurs pays stratégiques dont l’Indonésie, l’Arabie Saoudite, mais également auprès de prospects indécis comme le Brésil, l’Irak et l’Ouzbékistan. Le service ferait un lien évident entre cette manœuvre et la campagne de dénigrement. Pékin, en réponse, s’insurge de rumeurs calomnieuses et infondées.
En somme, l’analyse de cette campagne informationnelle via la Matrice DISARM Red Framework permet de mettre en relief plusieurs séquences distinctes. La phase de planification stratégique (TA01) a d’abord permis de déterminer l’objectif central (TA04) : discréditer le Rafale pour promouvoir les avions chinois en segmentant géographiquement l’audience (T0066) afin de toucher les publics cibles (Inde, Égypte, Malaisie) avec des messages adaptés. Durant la phase de préparation, la création de pages médiatiques inauthentiques (T0007), le développement de contre-narratifs humoristiques (T0004), le recrutement de relais privés (T091.001) et de faux experts militaires (T0015) ont légitimé les critiques, tandis qu’un microciblage précis (TA06) visait les décideurs et influenceurs locaux[xxi]. Lors de l’exécution, le test initial de contenus (T0020) a été suivi d’une amplification massive (T0018) via des comptes automatisés (T0016) et des médias d’État, avec une utilisation ciblée de chambres d’écho (T0009) pour renforcer l’impact grâce à des techniques d’essaimage (T0049.005). Certains sites ont ainsi été attirés qu’il s’agisse de médias traditionnels (T0114 et T0117) ou de sites inauthentiques (TA0049) et ont repartagé le contenu. Enfin, l’évaluation a posteriori de la manœuvre a confirmé le succès de l’opération grâce aux métriques virales (TA12), tout en persistant dans la diffusion des narratifs (TA10) et en censurant les voix pro-Rafale (T0047) pour étouffer les contre-arguments.
Cette analyse méthodique en quatre phases (planification, préparation, exécution, évaluation) révèle ainsi une opération d’influence chinoise scrupuleusement panifiée et exécutée.
Une campagne de dénigrement aux effets limités
L’analyse de cette campagne d’influence, à la fois matérielle et immatérielle, souligne la capacité de la Chine à être un acteur de premier plan dans la guerre informationnelle. Le recours à un écosystème de désinformation incluant des acteurs variés, tels que des membres de la société civile, des entités étatiques, des médias peu fiables et des relais d’informations, envoie un message clair. Pékin est désormais capable de mettre en place des campagnes d’influence dimensionnantes sur des sujets stratégiques. Cette montée en compétence de la Chine sur le plan informationnel pourrait signaler leur maîtrise des tactiques offensives en la matière, comparable à celles supposément menées par la Russie.
Sur le plan géopolitique, cette campagne dépasse la seule volonté de mettre à mal les ventes du Rafale. Il s’agit de porter atteinte à la politique française en Asie, dans un contexte d’enjeux sécuritaires croissants en Indopacifique. Pour Paris, les partenariats militaires sont devenus un outil diplomatique majeur permettant également de pénétrer des marchés civils. Cette politique des grands contrats est un marqueur de l’autonomie stratégique française face aux géants américains et chinois. Ainsi, au-delà de s’en prendre à un vecteur militaire, porter atteinte au Rafale est une attaque symbolique, politique et économique contre la France.
D’un point de vue économique, cette campagne est une opportunité idoine pour promouvoir les aéronefs militaires chinois. En effet, la temporalité était critique pour le marché. En effet, en mi 2025, l’Arabie Saoudite manifestait un intérêt croissant pour l’achat de Rafale, tandis que la Malaisie annonçait son intention de geler le programme de remplacement de ses Mig-29. Les affrontements indo-pakistanais ont permis de mettre en lumière le rôle des J-10 et FC-1 chinois, ainsi que de ses missiles air-air longue portée PL-15, si bien que l’action du cours de Chengdu Aircraft Corporation a connu une hausse significative[xxii].
Toutefois, l’impact réel de cette campagne de désinformation reste à quantifier. Elle ne semble pas avoir permis d’empêcher des ventes du Rafale ou d’entrainer des pertes de contrat pour le constructeur et l’État français. En effet, les moyens mis en place pour la manœuvre informationnelle immatérielle (presse, réseaux sociaux) semblent davantage être à destination de l’opinion publique asiatique. L’avis des décideurs politiques cibles n’a visiblement pas été infléchi. Cependant, l’usage de personnels officiels représentant les intérêts chinois pour influer sur des décideurs nationaux laissent à penser que le conditionnement d’une opinion publique en défaveur du Rafale correspond à un argument effectif de la Chine en vue de promouvoir ses aéronefs militaires. In fine, aucune des pays cibles précités (Indonésie, Brésil, Irak et Ouzbékistan) n’a officiellement renoncé à l’achat de Rafale.
Mise en perspective de la manœuvre informationnelle
La campagne de dénigrement chinois, induite par les attritions de l’opération Sindoor permet de tirer un certain nombre d’enseignements.
Tout d’abord, la RPC est prête et en mesure de mener des campagnes d’influence en s’appuyant sur un écosystème médiatique complet pour conditionner des audiences principalement asiatiques. Dès 2021, cette « guerre de l’opinion publique » a été identifiée par l’IRSEM comme un modus operandi chinois pour mettre la pression sur ses compétiteurs[xxiii]. Ensuite, Pékin est prête à s’attaquer de manière hybride aux intérêts français pour promouvoir ses propres intérêts, qu’ils soient de nature économique ou géopolitique. Enfin, malgré l’intensité des moyens déployés via cette campagne informationnelle, les objectifs ne semblent pas au rendez-vous. Pékin, bien qu’ayant réussi à influer sur des audiences asiatiques, n’a pas porté outre mesure atteinte au Rafale et aux intérêts de la France auprès de ses partenaires internationaux, au regard de l’absence de dénonciations de contrat d’achat de Rafale.
Toutefois, les campagnes d’influence permettent de façonner et de conditionner les opinions publiques sur le temps long. Dans l’éventualité où les campagnes chinoises anti-françaises augmenteraient tant en fréquence qu’en intensité, il se pourrait qu’émerge un ressentiment anti-français. Il serait alors possible de dresser un parallèle avec l’émergence de tels narratifs dans l’espace d’influence chinois, comme cela a pu être le cas au Sahel.
Dans un contexte récent où le Rafale demeure un levier majeur de l’action géopolitique française, il s’avère que la concurrence la plus rude ne semble pas venir de la Chine. En effet, dans le cadre du réarmement européen, nombre de pays ont délaissé la solution de Dassault Aviation pour préférer le Gripen Suédois ou les F-35 et F-16 américains[xxiv]. Dans le cas du premier, le Gripen est souvent choisi pour des raisons de moindre coût, tandis que les avions de chasse américains sont choisis pour des raisons davantage géopolitique et technologique.
À ce titre la récente décision de la Belgique de choisir d’acheter des F-35 au détriment du Rafale, souligne particulièrement la pertinence de ce dernier point[xxv]. En effet, la décision belge a notamment été prise au regard de considérations géopolitiques : « le F-35 est l’avion de combat le plus répandu au sein de l’Otan en termes de quantité, de présence opérationnelle et de convergence stratégique. Cela en fait un pilier de l’interopérabilité et de la coopération transatlantique et européenne dans l’alliance »[xxvi].
Le dérapage du débat sur les performances du Rafale chez certains de nos alliés
De plus, les déclarations polémiques et provocatrices du ministre belge de la défense Theo Francken soulignent également une réalité, celle selon laquelle les attaques réputationnelles et informationnelles peuvent également survenir de la part d’alliés et de partenaires. À tire d’exemple il considère que « Poutine n’a pas peur de l’Eurofighter, du Rafale ou du Gripen. Il a peur du F-35 car on ne le voit pas ! »[xxvii]. D’après d’autres déclarations le F-35 serait « l’avion européen du futur, beaucoup plus que les autres, [comme] le Rafale, l’Euro fighter ou le Gripen », se mettant ainsi en cohérence avec une vision atlantiste de la défense européenne[xxviii].
Ainsi, la RPC n’apparaît pas comme le concurrent le plus virulent pour l’aviateur français, malgré son coût unitaire plus fiable. La France demeure un fournisseur haut de gamme, tandis que les solutions chinoises peuvent apparaître plus attractives pour des pays ayant un budget limité ou souhaitant s’ancrer dans une dynamique d’indépendance vis-à-vis de l’Occident. En somme la Chine n’est pas le principal concurrent de la France sur le marché des avions de chasse, mais est un concurrent réel sur les marchés émergents (Amérique Latine, Afrique, Asie du sud-est). Parmi les zones de concurrence directes, les cas de l’Indonésie, l’Égypte et l’Argentine sont particulièrement représentatifs d’une compétition à venir.
Toutefois, au regard de cette campagne informationnelle, certaines contre-mesures peuvent être appliquées. Au-delà de la mise en place d’une cellule de veille informationnelle autour du Rafale le plus important semble être de rassurer les dirigeants étrangers touchés par cette campagne de désinformation. Les contre-narratifs et arguments objectifs en faveur du Rafale sont nombreux (partenariats stratégiques, interopérabilité OTAN, matériel haut de gamme etc.). De plus, dans l’éventualité d’un appel d’offre à venir, la mise en place d’une campagne offensive d’influence contre les avions de chasse chinois est envisageable. Ainsi, la réponse de Paris serait tout aussi clair que le message de Pékin : le Rafale est un intérêt stratégique pour la France et toute attaque contre cet intérêt implique une réponse offensive et des répercussions concrètes de la part de la France.
Maxime IMBERT (SIE 29 de l’EGE)
Notes
[i] Geopolitika. « La guerre de l’ombre : comment l’attaque terroriste de Pahalgam a redéfini l’équation Inde-Chine-Pakistan ». Conflits : Revue de Géopolitique, 6 juin 2025, https://www.revueconflits.com/la-guerre-de-lombre-comment-lattaque-terroriste-de-pahalgam-a-redefini-lequation-inde-chine-pakistan/.
[ii] Inde-Pakistan : quatre jours de guerre, deux versions des combats, et toujours aucun gagnant. 23 mai 2025. Le Monde, https://www.lemonde.fr/international/article/2025/05/23/conflit-inde-pakistan-quatre-jours-de-guerre-deux-versions-des-combats-et-toujours-aucun-gagnant_6607952_3210.html.
[iii] Armées. Alerte opération Sindoor : une rupture stratégique dans la guerre de l’ombre indo-pakistanaise. 7 mai 2025, https://armees.com/operation-sindoor-inde-pakistan/.
[iv] Conflits, Revue. « Les guerres indo-pakistanaises, huit décennies de conflits militaires ». Conflits : Revue de Géopolitique, 28 avril 2025, https://www.revueconflits.com/les-guerres-indo-pakistanaises-huit-decennies-de-conflits-militaires/.
[v] Press, The Associated. « French Intelligence Claims China Trying to Foil Global Sale of Rafale Jets ». Al Jazeera, https://www.aljazeera.com/news/2025/7/6/french-intelligence-claims-china-trying-to-foil-global-sale-of-rafale-jets. Consulté le 28 octobre 2025.
[vi] Welcome to DISARM - Disarm Framework Explorer. https://disarmframework.herokuapp.com/.Consulté le 28 octobre 2025.
[vii] T0085.003 « Develop Inauthentic News Articles » - Disarm Framework Explorer. https://disarmframework.herokuapp.com/technique/100/view. Consulté le 28 octobre 2025.
[viii] ShangaiPanda (@thinking_panda). X, le 7 mai 2025. https://archive.ph/LvAR6
[ix] Lagneau Laurent. « La commande indonésienne de six Rafale est entrée en vigueur après le versement d’un premier acompte ». Zone Militaire, 20 septembre 2022, https://www.opex360.com/2022/09/20/la-commande-indonesienne-de-six-rafale-est-entree-en-vigueur-apres-le-versement-dun-premier-acompte/.
[x] Resty, Woro Yuniar, « Indonesia’s costly bet on French Rafale jets under scrutiny after India-Pakistan aerial clash ». South Morning Post, 14 mai 2025. https://archive.ph/JOuUS
[xi] Lu Qilong, « La France a-t-elle été la grande perdante de la guerre indo-pakistanaise ? L'Indonésie envisage d'abandonner l'achat de 42 avions Rafale, tandis que le J-10C s'impose dès son premier engagement» (traduction). Military China, 21 mai 2025. https://archive.ph/2uxTI
[xii] Pravda « Rafale's finest hour has passed': Indonesia suspends purchase of French fighter jet ». Pravda, 17 mai 2025. https://archive.ph/3QKHK
[xiii] Asia Live, « Indonesia’s Rafale fighter jet Deal: French Rafale fighter Jets Under Scrutiny as Indonesia Pauses on Billion-Dollar Purchase Over Combat Performance Doubts ». The Asia Live, 15 mai 2025. https://archive.ph/P6JxA
[xiv] @Mog_China. X, 8 mai 2025. https://x.com/mog_china/status/1920371506384609304
[xvi] @Szygls. X, 7 mai 2025. https://x.com/szygls/status/1920220661211148322
[xvii] Douyin. https://archive.ph/wHioQ
[xviii] Sohu, « Pourquoi Frère Hao est-il devenu Viral ? ». Sohu, 20 mai 2025. https://www.sohu.com/a/896753481_122175637
[xix] Jacque Rainey, « Investigation : profile of Influence Big Brother Hao) Medium, Osint Team, 14 mai 2025. https://osintteam.blog/investigation-profile-of-influencer-big-brother-hao-豪哥哥-9002dbe6c6ce
[xx] John Leicester, « French intelligence: China used embassies to undermine sales of France’s flagship Rafale fighter jet ». Associated Press, 6 juin 2025. https://apnews.com/article/france-china-pakistan-india-defense-rafale-64eec86b6e89718d6a49d8fdedf565f4
- [xxi]Quand Pham, Les observateurs « Humour, intox… Le Rafale, victime d’une campagne de dénigrement venant de la sinosphère ». France 24, le 23 juin 2025. https://www.france24.com/fr/france/20250623-humour-intox-rafale-campagne-denigrement-sinosphere
[xxii] BTX, « Pakistan, haro sur le Rafale et la France ». Au militaire, 1er juin 2025. https://aumilitaire.com/communaute/topic/64404-pakistan-haro-sur-le-rafale-et-la-france
[xxiii] Institut de Recherche Stratégique de l’École Militaire, « Les opérations d’influence chinoises ». IRSEM, octobre 2025. https://www.irsem.fr/rapport.html
[xxiv] Omnirole Rafale, « Rafale : le marché des exportations ». Omnirole Rafale. https://omnirole-rafale.com/exportation-rafale/le-marche
[xxv] «Défense européenne : la Belgique tire tous azimuts sur le Rafale et maintient son appétence pour le F-35 ». Front Populaire,14 octobre 2025. https://frontpopulaire.fr/international/contents/defense-europeenne-la-belgique-tire-tous-azimuts-sur-le-rafale-et-maintient_tco_31492907
[xxvi] Ministère de la Défense belge, « Vision Stragtégique Défense 2025 ». Minisète de la Défense de Belgique. https://www.mil.be/media/lmbb1azb/vision-strategique-2025-integral.pdf
[xxvii] Amandine Leclerc, « Défense : La Belgique choisit le F-35 américain et écarte le Rafale ». Armées, 3 juillet 2025, https://armees.com/defense-la-belgique-choisit-le-f-35-americain-et-ecarte-le-rafale/.
[xxviii] Lagneux Laurent, « L’un des quatre F-35A devant être livrés à la Belgique est tombé en panne aux Açores ». Zone Militaire, OPEX 360, 14 octobre 2025. https://www.opex360.com/2025/10/14/lun-des-quatre-f-35a-devant-etre-livres-a-la-belgique-est-tombe-en-panne-aux-acores
