Dépendance économique de la Turquie

A la jonction entre l’Orient et l’Occident, la Turquie semble prise dans un éternel tiraillement tant au niveau économique, politique, géographique que culturel. Sa position géographique lui procure des avantages évidents avec un accès privilégié sur deux mers intérieures que sont la mer Méditerranée et à la mer Noire. Le pays capte ainsi une partie du commerce maritime qui transite par le Bosphore. La Turquie est entourée de nombreux voisins et partage donc sa frontière avec la Grèce, la Bulgarie, la Géorgie, l’Arménie, l’Azerbaïdjan, l’Iran, l’Irak et la Syrie. Cette région qui a toujours été un carrefour d'échanges entre les civilisations voit aujourd’hui sa position géostratégique grandir de nouveau. En effet, la Turquie est au cœur de nombreux enjeux qu’ils soient énergétiques avec les nouvelles découvertes en hydrocarbures, sécuritaires avec les mouvements indépendantistes et terroristes, immigrationnels depuis la Syrie ou même encore la gestion de l’eau sur le bassin du croissant fertile.

En ce qui concerne l’actuelle Turquie, sa monnaie nationale, la livre turque, a connu une forte dévaluation depuis ces dix dernières années. Elle se positionne à la 19ème place des économies mondiales en 2020, avec un PIB s'élevant à 720 milliards dollars en 2020. Elle compte une population de plus de 83 millions d’habitants, ce qui en fait le 17ème pays le plus peuplé au monde. La population du pays est jeune, avec 38% de la population ayant moins de 25 ans et un âge médian de 32,7 ans en 2020.
Le développement économique de la Turquie s’est traduit par un fort dynamisme sur la période 2000-2015 avec une croissance moyenne annuelle du PIB de 5% depuis 2002.
En 2016, la tentative de coup d’Etat a fait grimper la tension sécuritaire du pays. Ce qui eut pour effet de plonger le pays dans une grave crise monétaire et financière en 2018. Depuis cette date son taux de croissance annuel moyen est passé de 5 à 3,5% par an et son taux d’inflation avoisine chaque année les 20%. Malgré la pandémie de la Covid-19, l’économie de la Turquie s’est montrée résiliente. En effet, elle fait partie de l’un des rares pays du G20 à avoir conservé un taux de croissance annuel positif, s’élevant à 1,8% PIB en 2020. Au Moyen-Orient, elle représente la première puissance économique aux côtés de l’Arabie Saoudite (18ème).
Le pays montre des signes de vulnérabilité avec l’entrée massive de capitaux étrangers, mais aussi concernant l'agriculture qui est fortement impactée par les récentes mauvaises récoltes. On note aussi un déficit courant élevé, bien qu'en baisse, ce qui fragilise le pays face à la volatilité des marchés monétaires et financiers. La crise syrienne et l’afflux de réfugiés continue aussi de freiner son épanouissement économique et sécuritaire.

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Pauline Antoine, Steven Deffous, Sacha Gabory, Yves-Marie Rocher, Adeline Viguié
Etudiants en SIE - MBA en Stratégie et Intelligence Economique